Municipales à Paris : que recouvre l'accord passé entre Anne Hidalgo et les écologistes ?

Publié le 2 juin 2020 à 16h37
Anne Hidalgo et David Belliard, le 4 mars 2020, lors du débat du premier tour sur LCI.
Anne Hidalgo et David Belliard, le 4 mars 2020, lors du débat du premier tour sur LCI. - Source : Bertrand GUAY / POOL / AFP

APPAREILS - Les listes d'Anne Hidalgo (PS) et de David Belliard (EELV) fusionneront au second tour des municipales à Paris, après un accord annoncé par les deux parties mardi matin. Une alliance qui donnerait aux écologistes au moins une mairie d'arrondissement et qui remettrait à plat plusieurs projets d'urbanisme.

Après plusieurs jours de négociations, la fumée blanche est sortie ce mardi matin. Les équipes de Paris en commun, conduites par Anne Hidalgo, et d'EELV ont annoncé un accord en vue d'une fusion au second tour des municipales à Paris, le 28 juin. "Un bel accord de rupture", a jugé l'équipe EELV. Mais un accord qui reste cependant dans la lignée des accords passés entre socialistes et écologistes depuis la victoire de la gauche en 2001.

Anne Hidalgo (29,33% au premier tour) et David Belliard (10,79%) ont trouvé cet accord de coalition "sur les trois thèmes sur lesquels on travaillait depuis plusieurs jours, le projet, la gouvernance et les listes", a indiqué le directeur de campagne de la maire sortante, Emmanuel Grégoire. "Nous avions un projet écologique et social et nous savions qu'une coalition était nécessaire. Nous la faisons aujourd'hui avec Anne Hidalgo", a déclaré de son côté David Belliard, dans une interview accordée au Parisien.

Au moins une mairie écolo

S'agissant de l'accord sur le gouvernance, David Belliard a souligné que les écologistes obtiendraient, en cas de victoire, "au moins une mairie d'arrondissement". "Ils demandaient à avoir une mairie après le 28 juin, on a dit oui et on en discutera", a confirmé à l'AFP Emmanuel Grégoire. L'arrondissement retenu n'est pas connu à ce jour. 

Cette concession faite aux alliés écolos n'est en rien une nouveauté. Depuis 2001, l'écologiste Jacques Boutault conduisait déjà la mairie du 2e arrondissement, dans le cadre d'accords passés avec la majorité socialiste. Mais les quatre premiers arrondissements parisiens ont fusionné pour n'en donner qu'un seul, Paris Centre, territoire stratégique qui échoirait logiquement à la tête de liste socialiste Ariel Weil, actuel maire du 4e, en cas de succès de la gauche. 

David Belliard pourrait également entrer dans l'exécutif d'Anne Hidalgo, "s'il le souhaite, c'est à lui de s'exprimer", a ajouté  Emmanuel Grégoire. Selon des informations confirmées à LCI, les écologistes pourraient également être crédités d'une vingtaine de conseillers de Paris, selon les résultats du 28 juin.  

L'urbanisme au cœur des négociations

Au-delà des accords d'appareil sur la répartition des postes, la nouvelle alliance à gauche porte sur plusieurs projets présentés de longue date comme prioritaires par les écologistes. Ces derniers ont ainsi obtenu une remise à plat du dossier Bercy-Charenton, dont ils contestent les choix urbanistiques. Ce quartier, qui doit être aménagé entre 2021 et 2030, prévoyait jusqu'ici la création de 166.000 mètres carrés de bureaux, 61.000 mètres carrés de commerces et d'hôtellerie ainsi que 1000 nouveaux logements. Les écologistes y souhaitent l'inclusion d'un troisième bois parisien, complémentaire des bois de Boulogne et de Vincennes. "Je suis satisfait que nous partagions avec les équipes d'Anne Hidalgo une large part du diagnostic, sur la nécessité de dédensifier la capitale", note David Belliard, évoquant "des compromis importants". 

Les écologistes assurent également avoir obtenu une remise à plat d'autres projets comme le TEP (Terrain d'éducation physique) Ménilmontant (11e) et la friche Ordener (18e), au profit de la création de parcs et jardins. Le projet visant à déterrer la Bièvre, rivière circulant sous les rues de la capitale, a également été retenu, a-t-on indiqué à LCI. 

Enfin, selon nos informations, l'accord prévoit également la possibilité d'expérimenter un "minimum social garanti", dans la lignée de celui créé par l'ex-maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême. 


La rédaction de TF1info

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