Nantes : l’abstention peut-elle bousculer l’élection ?

par Sibylle LAURENT
Publié le 19 mars 2014 à 12h43
Nantes : l’abstention peut-elle bousculer l’élection ?

POLITLIQUE – C’est l’une des craintes de la plupart des candidats aux municipales : une abstention trop importante. Comment cela peut-il jouer sur l’élection ? Eléments de réponse.

Désamour ? Désintérêt ? En 2008, 44, 8 % des Nantais s’étaient abstenus d’aller voter pour leur maire ; ils étaient 49 % en 2001… Et cette année, la plupart des candidats se montrent pessimistes. "Il va y avoir une très forte abstention", prédit un membre des Verts à Nantes. "Nous sommes très bien accueillis quand on fait du porte-à-porte, mais de nombreux citoyens disent qu’ils n’iront pas voter."

Les causes ? D’abord le contexte national et les scandales politiques à répétition. A Nantes, tous les candidats évoquent ce "ras-le-bol" : " Les affaires Copé , Taubira nuisent à tous les partis", reconnaît Laurence Garnier, de l’UMP. "On le constate : les gens réduisent la politique à cela" Sur les marchés, le FN Christian Bouchet dit entendre le même son de cloche : "Il y a un très grand rejet, un dégoût du monde politique, sur le thème de "Tous pourris"."

"Il faut se mobiliser !"

Pour l'écologiste Ronan Dantec sur la liste de Pascale Chiron, "il est possible que les électeurs utilisent le premier tour pour lancer un avertissement". Mais dans ce climat de défiance généralisé, il faut aussi compter avec le contexte local, avec la fin de l’ère Ayrault. "Avec lui, les gens ne se posaient pas la question pour voter", estime Ronan Dantec. "Aujourd’hui, des électeurs de gauche sont déçus, et disent ne pas savoir s’ils iront se déplacer."

Si les candidats se préoccupent autant de l’abstention, c’est qu’elle peut faire largement bouger les lignes. Donnée largement gagnante (37 % des voix au premier tour, 59 % au second, selon un sondage TNS Sofres), Johanna Rolland peut en effet pâtir de la démobilisation de ses partisans. Le grand gagnant de cette situation pourrait être le FN dopé par une possible dispersion des voix à droite avec quatre partis représentés.

Johanna Rolland l’a bien senti et en a fait son principal adversaire dans la campagne qui s’achève. Elle a ainsi pris l’habitude de clore ses meetings par un appel "un peu grave" : "Rien n’est gagné, nous avons besoin de vous. Il faut vous mobiliser ! Si le FN fait 10 % au premier tour, il y a aura un conseiller FN à Nantes. Il ne faut pas laisser bafouer les valeurs de la République !"


Sibylle LAURENT

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