NKM : "La politique, ce n'est pas de l'arithmétique"

Publié le 25 mars 2014 à 8h00
NKM : "La politique, ce n'est pas de l'arithmétique"

MUNICIPALES 2014 - À l'orée d'une semaine décisive, la candidate UMP à la mairie de Paris se livre à metronews. Elle appelle notamment les électeurs écologistes à se tourner vers elle au second tour.

Vous arrivez en tête au premier tour alors que vous étiez donnée battue par tous les sondages. Ce score vous a surprise ?
Depuis des semaines, la municipalité sortante cherchait à faire croire que c'était joué. Leur candidate refusait même tous les débats. Elle prétendait transformer une élection en héritage. Mais les Parisiens ont déjoué les pronostics. Ils se sont inscrits dans la grande tradition du peuple de Paris. Dans un souffle de liberté, de rébellion contre ceux qui ont voulu confisquer leur choix.

Dans le 14e, vous êtes battue par la socialiste Carine Petit, pourtant peu connue des électeurs. N'est-ce pas un désaveu de votre campagne ?
Dans le 14eme, ma liste recueille 34%, et on devance la candidate socialiste si on prend en compte les listes de la droite et du centre! Je n'ai pas choisi la facilité mais on peut gagner, et j'y mets toute mon énergie. Madame Hidalgo en revanche subit un vrai désaveu dans le 15e. En 2008 au premier tour elle faisait 36%. Aujourd'hui, elle est a 29%! C'est 20 points derrière Philippe Goujon! C'est intéressant, parce que c'est l'arrondissement dans lequel les Parisiens sont censés la connaitre le mieux. Et ils montrent qu'ils ne veulent pas d'elle comme maire.

Pour remporter Paris, il vous faut nécessairement remporter les arrondissements clés : le 14e et le 12e. Avec de tels scores, n'est-ce pas hors de portée ?
Je vois bien ceux qui font des additions, des soustractions. Mais la politique, ce n'est pas de l'arithmétique. C'est une cohérence, une dynamique. Moi j'ai fait le renouvellement et l'union avec le centre dès le premier tour. Pendant que les sortants sont dans les discussions d'appareil et les tambouilles politiques, pendant qu'ils déchirent leur listes et leurs programmes, je suis sur le terrain, aux côtés de mes candidats, et dans le 14e.

Vous avez pourtant peu de réserve de voix. Comment comptez-vous séduire de nouveaux électeurs ?
Dimanche dernier deux tiers des Parisiens ont dit non à un troisième mandat de l'équipe sortante. Je les appelle à l'insurrection démocratique. Il n'y a pas de fatalité au matraquage fiscale et au gâchis, à l'insécurité, à la saleté des rues. Il n'y a pas de fatalité à l'exode des classes moyennes, chassées de Paris par la politique immobilière d'une gauche qui a trahi ses idéaux. Il n'y a pas de fatalité au déclassement et au départ de ceux qui créent et innovent. Les électeurs ne sont pas captifs des négociations de partis, surtout quand elles se font sur le dos de leurs convictions!  Je demande à ceux qui ont voté écologiste au premier tour : êtes-vous satisfaits du bilan de la municipalité actuelle ? Moi j'ai un engagement depuis longtemps sur ces questions. J'ai des propositions très concrètes pour lutter contre la pollution. On sait le peu de motivation et d'intérêt de La candidate sortante sur le sujet. C'est pareil au niveau local et gouvernemental : ils prennent les Verts dans leur équipe, mais pour ne rien faire ! Souvenez-vous à la même période, au bout de deux ans, on avait fait le Grenelle de l'environnement, le moratoire sur les OGM, le plan d'investissement dans le ferroviaire et le fluvial.

Les écologistes viennent de s'allier avec le PS . Vous pensez sérieusement que leurs électeurs peuvent vous rejoindre ?
Anne Hidalgo a des désaccords profonds avec les Verts. Ils sont contre les tours, je suis d'accord avec eux, alors que Madame Hidalgo veut en construire une dans le 15e. Ils sont contre les grands projets et leurs dérapages financiers ruineux comme la Canopée des Halles mais c'est Mme Hidalgo qui les a élaborés ! Paris a une politique écologique qui est faible. C'est l'une des seules villes à ne pas avoir un accès restreint aux véhicules les plus polluants. On sait le peu de motivation et d'intérêt de Mme Hidalgo sur le sujet. C'est pareil au niveau local et gouvernemental : ils prennent les Verts dans leur équipe, mais pour ne rien faire ! Souvenez-vous à la même période, au bout de deux ans, on avait fait le Grenelle de l'environnement ou le moratoire sur les OGM.

Avez-vous entamé des discussions avec vos dissidents, qui sont en position de se maintenir au deuxième tour, comme Dominique Tiberi ou Charles Beigbeder ?
J'ai toujours la même position. Les dissidents voulaient tous être sur mes listes. Nous n'avons pas de divergence de fond. Ma main est tendue. J'ai mandaté mes différentes têtes de liste pour qu'ils puissent, au niveau local,tout faire pour réaliser l union dans le respect du suffrage universel. Mais la question qui se pose aux Parisiens est autre : est-ce que vous avez envie de Mme Hidalgo ? De donner une victoire à François Hollande ? Est-ce que vous avez envie qu'on se résigne sur la sécurité, la propreté, l'attractivité de Paris et sur l'exode des classes moyennes ?

Comment allez-vous organiser votre campagne cette semaine ?
Il y aura des évènements dans tous les arrondissements. Une grande réunion publique jeudi dans le 14eme. Et je présenterai dès aujourd'hui les dix premières mesures que je prendrai si les Parisiens me font confiance.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info