Percée du FN : comment l'UMP a tué le front républicain

Publié le 24 mars 2014 à 16h18
Percée du FN : comment l'UMP a tué le front républicain

MUNICIPALES - Au lendemain de la surprenante ascension du Front national au premier tour des élections municipales, une question se pose pour chaque parti : quelle attitude adopter face au parti frontiste pour le second tour ? L'UMP reste ferme : elle ne veut plus de front républicain.

Après le verdict du premier tour, l'heure est aux équations. Face à la spectaculaire percée du Front national - qui se maintient dans près de 200 villes - et la claque infligée au Parti socialiste, les responsables politiques ont jusqu'à mardi 18 heures, la limite du dépôt des candidatures du second tour, pour définir leur stratégie. Mais si l'ensemble des forces politiques ont longtemps été unanimes pour barrer la route au FN, les lignes ont désormais sérieusement bougé.

Au lendemain des résultats de ce premier tour, le PS a livré ses consignes . "Là où il y a un risque que l’extrême droite l’emporte", "nous prendrons la décision qui est nécessaire pour tout faire pour empêcher que le FN ne prenne des villes", a annoncé son premier secrétaire, Harlem Désir. Alain Gaido, le candidat arrivé troisième à Saint-Gilles (Gard), derrière l'UMP et le frontiste Gilbert Collard, a montré l'exemple en étant le premier à se retirer.

En 2011 la droite voulait "voter contre le Front national"

Pour les socialistes, le message est limpide : tout sauf le FN. Paradoxalement toutefois, la percée frontiste pourrait leur permettre de limiter la casse. "Les triangulaires bénéficient plutôt aux socialistes", explique à metronews le politologue Jean Petaux : quand le PS arrive en tête dans une ville, suivi de l'UMP puis du FN, le second tour est généralement une reproduction photographique de cet ordre d'arrivée."

Une "règle" électorale qui explique peut-être qu'à l'UMP, le discours soit tout autre. En 2012, le parti avait tranché cette épineuse question, lorsqu'il avait dû faire face au maintien de nombreux candidats frontistes lors des élections législatives. Au lendemain du premier tour, Jean-François Copé et les ténors du parti avaient officiellement acté le fameux "ni-ni". Ni alliance avec le FN, ni "front républicain", face à une triangulaire avec le FN ou à un duel gauche-FN. Le président de l'UMP n'a pas manqué de marteler à nouveau cette ligne ce lundi.

Le front républicain imposé par Jacques Chirac

Ce ni-ni est bien une nouveauté politique. En 1998, le front républicain avait été imposé par Jacques Chirac, qui avait radié les candidats aux régionales ayant passé des alliances avec le FN. En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour, l'ensemble des forces politiques avaient appelé à cette stratégie pour barrer la route du FN.

Jusqu'en 2011, de nombreuses voix à l'UMP s'élevaient pour condamner coûte que coûte le parti de Marine Le Pen. Avant les élections cantonales de 2011, le Premier ministre de l'époque, François Fillon, déclarait même : "Nos électeurs doivent faire le choix de la responsabilité dans la gestion des affaires locales. Et tout ceci conduit à voter contre le Front national". Mais ça, c'était avant. "La mort du front républicain est désormais manifeste", car "il ne fonctionnerait que dans un seul sens", a jugé lundi le député socialiste Yann Galut.


La rédaction de TF1info

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