Quand Hollande parle de lui-même en rendant hommage à Mitterrand

Publié le 26 octobre 2016 à 19h51, mis à jour le 26 octobre 2016 à 19h59
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Source : Sujet JT LCI

CONFIDENCES - A l'occasion du centenaire de la naissance de François Mitterrand, le chef de l'Etat a rendu hommage ce mercredi à son prédécesseur, grande figure du socialisme de la seconde moitié du XXe siècle. L'occasion de glisser quelques phrases codées sur sa propre situation.

L'hommage politique à un illustre défunt est toujours un exercice délicat en période pré-électorale : tout le monde guette des allusions à soi-même et au scrutin à venir. Prenant les devants ce mercredi, lors de son discours pour le centenaire de la naissance de François Mitterrand, François Hollande n'a pas fait dans l'ambiguité : en parlant de l'ancien président, il a clairement parlé de lui-même. Extraits et décryptage. 

"Il semblait le seul à pouvoir rassembler la gauche derrière lui"

Faut-il vraiment une traduction ? En racontant pourquoi, dans les années 1970, François Hollande a "choisi" François Mitterrand, l'actuel chef de l'Etat, qui n'est pas encore candidat à la présidentielle, adresse un message à la gauche et notamment à ses concurrents potentiels, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon ou même Manuel Valls. Face aux divisions à gauche, François Hollande se verrait bien rejouer le rôle du plus petit dénominateur commun, celui qui permet l'union malgré tout. Plus tard, il explique que le "testament décisif" de Mitterrand à la gauche est "de rassembler pour gouverner, et de gouverner pour changer le pays". Au cas où le message ne serait pas encore passé. 

"Faut-il rappeler de son vivant ce qu'il a pu subir de critiques, d'outrances ?"

Cible de toutes les critiques, et réduit à 4% de personnes satisfaites dans un sondage paru mardi, François Hollande sait de quoi il parle. Et pourquoi François Mitterrand était-il aussi, en son temps, victime de "ces outrages et ces outrances" ? Pas parce qu'il menait une mauvaise politique, mais, souligne le président, "parce qu'il avait combattu" dans sa vie politique, au point "de ne pas se faire que des amis". Il va même plus loin : "Il était attaqué parce qu'il était la gauche, celle qui prétendait arriver au pouvoir et y rester".  Y rester ? Pour l'heure, François Hollande n'est pas candidat à sa réélection. Mais il y songe activement. 

"Il lui était arrivé de blesser"

Dans son hommage, François Hollande explique que son prédécesseur  "avait le sens des formules" et que cette compétence avait pu blesser des personnes. Un clin d'oeil, peut-être, au livre de confidences Un président ne devrait pas dire ça, où l'actuel chef de l'Etat balançait sur des proches comme Claude Bartolone, mais aussi sur les juges dont il critiquait la lâcheté... Ce qui lui a valu une nuée de critiques dans sa famille politique. Sous cet angle, le discours de mercredi peut s'apparenter à l'amorce de cette clarification sous forme de mea culpa réclamée depuis la sortie du livre par de nombreuses voix au PS. 

"Ce qui compte, c'est ce qu'il reste après"

C'est le grand combat de François Hollande, raconté d'ailleurs dans le fameux livre de confidences des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme : ce qui lui importe est de "laisser une trace" de son quinquennat. Il explique : "Parfois il y a des combats très durs, sur le plan parlementaire, politique... Il y a des manifestations... Ce qui compte, c'est ce qu'il reste après". Une allusion qui fait bien sûr penser aux mouvements sociaux lors du vote de la loi Travail au printemps dernier, cette réforme qui a tant divisé la gauche. Reste à savoir si cette réforme passera bien à la postérité.  

Autorité, stature ... Les Mitterrandiens jugent sévèrement la présidence HollandeSource : Sujet JT LCI
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Vincent MICHELON

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