"Ces élections, c'est un échec" : Laurent Wauquiez démissionne de la présidence de LR

Publié le 2 juin 2019 à 20h38, mis à jour le 2 juin 2019 à 21h02

Source : JT 20h WE

DÉPART IMMÉDIAT - Une semaine après le crash électoral de son parti, Laurent Wauquiez le patron de LR a annoncé sur TF1 sa démission. Accusé d’insincérité, poussé vers la sortie et très peu défendu dans son propre camp, il a décidé de "prendre du recul".

Il était acculé. Critiqué de toutes parts. Depuis le crash électoral de dimanche dernier, il "consultait tous azimuts" et encaissait stoïquement les coups. "Il a reçu des mots d'une rare violence, et lui ne dit rien", relatait même un de ses proches il y a quelques jours. Finalement, Laurent Wauquiez a pris la parole… pour annoncer son départ. Invité du 20h de TF1 ce dimanche, le président de LR a annoncé sa démission de la tête d’un parti de droite en pleine implosion. 

"Ces élections, c'est un échec. Ce n'est pas facile. Mais il faut le reconnaître avec humilité.  Les victoires sont collectives mais les défaites sont solitaires, a-t-il déclaré. J'ai décidé de prendre du recul. Je me retire de mes fonctions de président des Républicains." 

Loin derrière Sarkozy, Le Pen ... et Macron

A l’Assemblée, des députés menaçaient de faire sécession. Et dans les rangs inférieurs, les critiques sur la ligne droitière étaient de plus en plus vives. La déroute a délié les langues. "Le conservatisme  sociétal et les questions identitaires seuls ne nous permettront jamais de gagner l'élection présidentielle", avait ainsi estimé son vice-président Damien Abad. Beaucoup de cadres LR, y compris des soutiens, déploraient ouvertement un management  "solitaire", orchestré avec une petite équipe de collaborateurs fidèles, au premier rangs desquels son "très précieux" directeur de cabinet, Arnaud Beuron.

Symbole cruel de cette déroute : ce dimanche, un sondage du JDD avait placé Laurent Wauquiez en dernière place des personnalités qui incarne le mieux la droite. Loin derrière Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ou … Emmanuel Macron. Certains cadres voulaient sa tête. "A sa place", Valérie Pécresse serait partie. Bruno  Retailleau l'aurait incité  à se démettre. Il a finalement été  

Un soupçon "d'insincérité"

"En politique, le juge de paix, c'est quand même l'élection.  Or Laurent n'en a jamais perdu aucune", expliquait son entourage face aux  critiques. C'est désormais chose faite, même si l'intéressé n'était pas  lui-même candidat. Bâtisseur d'une "nouvelle droite" dans un parti dépeuplé par les nombreux  ralliements à Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez avait déjà défrayé la chronique en  2018 avec ses déclarations au vitriol, enregistrées à son insu, devant des  étudiants lyonnais épargnés du "bullshit" réservé aux "plateaux médiatiques".  "Il a installé un soupçon d'insincérité permanent", observe un ténor de LR.

Ses détracteurs insistent sur les méandres du parcours de ce protégé du  centriste Jacques Barrot, devenu leader d'une droite qui "ne baisse pas la  tête". De cet ex-ministre des Affaires européennes auteur en 2014 d'un livre  prônant de "tout changer" en Europe.  Chaque épisode vient alimenter cette machine infernale: de sa supposée  proximité avec Soeur Emmanuelle, constamment démentie par une proche de la  religieuse, à ce gilet jaune qu'il a affirmé n'avoir "jamais porté" avant  d'être démenti par une photographie.

  En dépit de ce persistant problème d'image, ce natif de Lyon a jusqu'ici  connu une ascension linéaire: député à 29 ans, membre des gouvernements  Sarkozy-Fillon de 2007 à 2012, maire du Puy-en-Velay en 2008 réélu au premier  tour en 2014, président d'Auvergne-Rhône-Alpes depuis décembre 2015 et  confortablement élu à la tête du parti fin 2017. "Un enfant gâté, un garçon qui  a tout réussi jusqu'ici", décrit un élu LR qui l'a côtoyé.

Retour à la maison

"On a pas une armure. Sans doute que parfois je suis trop dur. Ce soir, je suis serein. Il n'y a pas d'amertume. La décision que je prends est la seule responsable." 

Quant à son avenir politique désormais ? L'ex président des Républicains va revenir dans son fief électoral.  "Je me suis toujours construit par le terrain. Qu'est ce que je vais faire : je vais me consacrer à me battre pour ces habitants qui m'ont fait confiance."


La rédaction de TF1info

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