"Il est vraiment là avec nous !", on a vécu le meeting holographique de Mélenchon avec ses supporters

Yohan ROBLIN, à Aubervilliers
Publié le 5 février 2017 à 18h20, mis à jour le 6 février 2017 à 10h09
"Il est vraiment là avec nous !", on a vécu le meeting holographique de Mélenchon avec ses supporters

REPORTAGE - Le vrai à Lyon, l’hologramme à Aubervilliers. Ce dimanche, Jean-Luc Mélenchon s’est dédoublé. Présent aux Docks de Paris, LCI a vécu le double meeting au plus près de ses supporters. Des soutiens franciliens conquis par la prestation holographique de leur candidat. Certains oubliant parfois que le candidat de la France insoumise était bien en meeting… mais à plus de 400 kilomètres.

"Alors où suis-je ? À Lyon.... et maintenant à Paris !", ironise Jean-Luc Mélenchon au début de son discours. Ce dimanche, le plus technophile des prétendants à l’Elysée était à la fois en chair et en os en meeting dans la capitale des Gaules, et au même moment aux Docks de Paris, à Aubervilliers, grâce à une projection holographique.

Dehors, une heure avant sa prise de parole, la file d’attente est interminable. Familles, retraités et étudiants doivent s’armer de patience pour entrer dans la salle d’une capacité de 3000 personnes. Une fois à l’intérieur, c’est la douche froide. La configuration particulière du site les oblige à se serrer les uns aux autres. Certains regrettent à voix haute de n’avoir pas l’espace suffisant pour "ranger" leurs jambes. Mais rapidement, ces petits couacs organisationnels sont vite oubliés. L’ambiance est bonne enfant et les traits d’humour à la tribune d’Alexis Corbière, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, font passer le temps.

Et le génie Mélenchon sorti de sa lampe…

A 14h30, le leader de la France insoumise apparaît sur les deux écrans géants positionnés de part et d’autre de la scène. A Aubervilliers, comme à Lyon, ses supporters se soulèvent comme un seul homme. Tous attendent le moment fatidique de la téléportation de leur candidat sur la grande scène des Docks de Paris.

Et en un claquement de doigt, le voilà. Non pas en chair et en os. Mais en hologramme. Tel le génie d’Aladin dans le dessin-animé de Disney. Assis non loin de là, Serge est comme un enfant devant un match de foot. Ce militant qui pensait le voir apparaître comme dans "Star Wars", est bluffé par le rendu final. En face de lui, il n’a pas de doute, c’est bel et bien Jean-Luc Mélenchon : "Il est vraiment là !" A proprement parler, non. Mais l’image en 2D filmée par une caméra à Lyon et projetée sur un film transparent à Aubervilliers donne l’illusion d’un relief.

Un Mélenchon restreint dans ses mouvements

Pour être visible de toutes et de tous pendant les 90 minutes de son discours, le candidat de la France Insoumise s’astreint à rester dans un espace de seize m2, matérialisé par des points au sol. Un pas de trop, et à tout moment, il peut disparaître des yeux des Parisiens. D’ailleurs, à deux reprises, le bras droit de Jean-Luc Mélenchon sort du champ de captation, provoquant l’hilarité d’une partie du public. "C’est marrant, des fois on voyait des personnes qui passait derrière lui", s’amuse Yvette, une grand-mère venue accompagnée de ses deux petits-fils.

Certes, à l’oeil nu, sa mobilité se révèle limitée sur la profondeur mais efficace en latéral. D’ailleurs, peu importe, juge Odile, une militante de la première heure. "C’est fluide, clair et facile à entendre. Le message passe très bien, explique-t-elle, la tête dans les nuages. Il contrôle sa gestuelle et se concentre sur le verbe."

Pour renforcer le réalisme, des effets de mise en scène ont été imaginés. L’hologramme de Jean-Luc Mélenchon donne tour à tour l’impression de prendre une feuille de papier, de la poser l’instant d’après ou encore de boire un verre d’eau. Habib, qui n’avait jamais assisté à un meeting auparavant, est séduit par le double du candidat à la présidentielle. "Il y a eu plein de petites pointes d’humour et beaucoup de rythme. On n’avait pas l’impression qu’il était si loin de nous." Jean-Luc Mélenchon s’était lancé ce défi, il l’a réussi. Et fier de son coup, après avoir fredonné le Chant des Canuts, il est reparti comme il est arrivé. Sur un claquement de doigt. 


Yohan ROBLIN, à Aubervilliers

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