Résultats des municipales : 229 triangulaires avec le FN, le casse-tête du "front républicain"

Publié le 23 mars 2014 à 23h46
Résultats des municipales : 229 triangulaires avec le FN, le casse-tête du "front républicain"

ELECTIONS - Le Front national a réalisé une spectaculaire poussée dimanche, lors du premier tour des municipales et devrait ainsi s'imposer dans de très nombreuses triangulaires. Un cas de figure très contraignant pour l'UMP.

C'est une des conséquences de la "vague Bleu marine" : le FN s'invite dans de très nombreuses villes au second tour des municipales, où de nombreuses triangulaires sont à prévoir. Selon Le Monde, le parti devrait en effet être présent dans 229 triangulaires, dépassant son précédent de 1995 où il s'était maintenu dans 119 villes de plus de 30.000 habitants au second tour. Cette année-là, le FN avait fait élire trois maires, à Toulon, Marignane (Bouche-du-Rhône) et Orange (Vaucluse), un score qu'il semble en mesure de dépasser dimanche prochain. Mais pour connaître le nombre exact de triangulaire, il faudra attendre mardi 18 heures, date de dépôt des candidatures pour le second tour.

C'est peu dire que ce succès embarrasse l'UMP. Le parti de l'opposition comptait bien surfer sur l'impopularité record de la majorité socialiste pour emporter quelques villes. "Voter FN, c’est enlever une voix à l’UMP, c’est en donner une à la gauche", a répété ce soir son président, Jean-François Copé. Car le Front national, qui compte bien se maintenir au second tour, comme l'a souligné Marine Le Pen ce dimanche soir, pourrait ainsi ruiner les chances de l'UMP de l’emporter dans de nombreuses villes, comme à Marseille (19% des suffrages pour le FN), Amiens (14%) ou Reims (13%).

Vers des accords de circonstances UMP-FN ?

Pour autant, l'UMP a prévenu : le parti devrait rester fidèle à sa ligne depuis 2011, le "ni PS, ni FN". "Nous nous sommes tous mis d'accord à l'UMP pour refuser toute alliance avec le Front national et refuser le Front républicain", a ainsi annoncé Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy et député des Yvelines. L'ex-Premier ministre UMP François Fillon a confirmé : "Aucun désistement" en faveur de la gauche, ni "alliance" avec le FN. Mais il y a la théorie et la pratique. Alors que la majorité des sympathisants UMP s'est dite favorable à des alliances avec le FN (54%), certaines villes pourraient être tentées par des arrangements de circonstance pour l'emporter.

Son de cloche radicalement différent à gauche, où le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé les "républicains" à "tout faire" pour qu'il n'y ait pas de maire FN. Au final, la poussée du parti de Marine Le Pen et la multiplication des triangulaires pourrait s'avérer être une bonne nouvelle pour le PS, indéniablement en difficulté (il perd environ 5 points au niveau national par rapport à 2008). Le maintien du FN au second tour pourrait en effet lui permettre de limiter (un peu) la casse face à un UMP très fort dans certaines villes. Le match n'est ainsi pas terminé à Reims ou à Saint-Etienne pour les socialistes.


La rédaction de TF1info

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