LONGS COUTEAUX – À l’instar du député européen Renaud Muselier, des responsables Les Républicains sont déjà déjà très critiques envers François Fillon. Dès dimanche, et l'annonce des résultats du 1er tour qui ont placé le candidat de la droite en troisième position, ils l’ont accusé d’avoir torpillé une victoire (quasi) certaine en raison de ses ennuis judiciaires.
L’heure des règlements de comptes a déjà sonné. Après l’élimination de François Fillon au premier tour de l’élection présidentielle, plusieurs responsables du parti Les Républicains (LR) se montrent déjà très critiques envers leur candidat, qu’ils accusent d’avoir torpillé une victoire que la droite française voyait comme certaine avant que n’éclatent les affaires.
À l’instar du Marseillais Renaud Muselier, député européen et ancien secrétaire d’Etat, certains jugent en effet, avec plus ou moins de véhémence, que le Sarthois fait payer à son camp ses ennuis médiatiques et judiciaires de ces dernières semaines. "La droite remercie vivement François Fillon de nous avoir coulés...", a tweeté l’ancien premier adjoint à la mairie de Marseille peu après l’annonce des résultats. Et d’ajouter, toujours extrêmement remonté, quelques instants plus tard : "Tirer un penalty sans gardien et rater le but... C'est la présidentielle de Fillon." Ambiance…
#Presidentielle2017 : La droite remercie vivement François #Fillon de nous avoir coulés... — Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 23 avril 2017
#Présidentielle2017 : Tirer un #pénalty sans gardien et rater le but... C'est la #présidentielle de #Fillon — Renaud Muselier (@RenaudMuselier) 23 avril 2017
Lire aussi
Présidentielle 2017 : Macron et Le Pen au second tour, Fillon troisième, retrouvez tous les résultats
Lire aussi
VIDÉO - François Fillon reconnaît sa défaite et appelle à voter pour Macron
"Gâchis", "faillite politique", "fiasco"
Tous n’ont cependant pas aussi loin dans les reproches, même si le constat du poids représenté par les affaires semblait presque unanimement partagé. "Nous aurions dû gagner, on paye cher les affaires", a par exemple regretté l’actuel vice-président du pari Laurent Wauquiez, appelant dans le même temps à ne pas se relâcher dans la perspective des législatives. "Cette élection présidentielle était imperdable pour la droite et le centre", a de son côté estimé le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, jugeant également que "l'élimination dès le [premier] tour de la droite républicaine et de la gauche socialiste [était] une faillite politique."
Cette élection présidentielle était imperdable pour la droite et le centre. #Présidentielle2017 — Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 23 avril 2017
"Il aurait fallu davantage s'attaquer au danger que représentent le Front national et Marine Le Pen pour atteindre le second tour", a relevé le président de la région PACA, Christian Estrosi, pour qui l’importance prise par Sens Commun (émanation politique de La Manif pour tous, ndlr) autour de François Fillon constitue l’une des raisons de la défaite. "Je suis scandalisé qu’ils aient fait partie de la campagne, ça en dit long sur la manière dont on a radicalisé l’électorat", a encore tancé l’ancien maire de Nice, "choqué" que le mouvement ne prenne pas position pour le second tour.
J’ai fait partie de ceux qui ont averti plusieurs fois @FrancoisFillon sur le fait qu’il fallait faire campagne contre le @FN_officiel . — Christian Estrosi (@cestrosi) 23 avril 2017
C'était un combat réputé imperdable pour la droite et qui se termine en fiasco lamentable
Jean-François Copé, député maire de Meaux
"C'est une défaite claire pour notre parti, notre famille politique", a quant à elle déclaré Rachida Dati sur le plateau de France 2. "La France de droite existe, la France de gauche existe, aujourd'hui simplement ceux qui représentent ces deux tendances" se sont "mal comportés", notamment "dans les méthodes pour faire campagne". Une critique à peine voilée contre François Fillon. "Quel gâchis", a insisté la maire du VIIe arrondissement de Paris, déplorant que sa "famille politique" ne se soit pas "mise d'accord sur le plan B" en allusion au maintien du candidat LR malgré sa mise en examen.
"C'était un combat réputé imperdable pour la droite et qui se termine en fiasco lamentable. La droite a été balayée, comme le Parti socialiste, et il va falloir en tirer toutes les leçons", a pour sa part considéré le député-maire de Meaux Jean-François Copé, pour qui son camp a vécu "son 21 avril". Selon lui, cette élimination est un "moment historique", nécessitant "une grande reconstruction". Même son de cloche chez un responsable LR, cité par le journaliste du Point Emmanuel Berretta sous couvert d'anonymat : "Juppé aurait gagné haut la main si on avait pu débrancher Fillon..." L’heure des règlements de comptes a, semble-t-il, bel et bien sonné.
Confidence dépitée d'un responsable LR :"Juppé aurait gagné haut la main si on avait pu débrancher Fillon..." #Presidentielle2017 — emmanuel berretta (@Eberretta) 23 avril 2017
Suivez toute l’actualité sur notre page dédiée à l’élection présidentielle.
Découvrez comment votre commune a voté sur nos pages résultats de l’élection présidentielle.