COMMENTAIRES - Jean-Claude Mailly, invité de LCI ce mercredi matin, a refusé de prendre parti pour un candidat mais a critiqué certaines mesures et notamment le revenu universel prôné par Benoît Hamon. Hostile au départ à la défiscalisation des heures supplémentaires, il se dit aujourd'hui ouvert à un réexamen de cette mesure.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat Force ouvrière, était l'nvité d'Audrey Crespo-Mara ce mercredi 18 janvier sur LCI. S'il martèle que ni lui, ni FO ne donneront de consignes de vote, il se garde le droit de commenter les propositions des candidats. Ainsi, Jean-Claude Mailly a donné son point de vue sur le revenu universel, mesure principalement portée par Benoît Hamon dans la primaire de la gauche.
"Sous couvert de revenu universel, on dit beaucoup de choses", commente Jean-Claude Mailly, précisant sa pensée : "Ou c'est un revenu universel pour tout le monde avec tous les inconvénients que ça peut avoir, par rapport au coût global - entre 300 et 400 milliards - et c'est quasi-impossible à mettre en oeuvre aujourd'hui, ou alors, c'est comme l'expérience finlandaise et ça équivaut à la prime d'activité dans notre pays."
Le défaut majeur [du revenu universel], c'est qu'on risque d'être dans un système d'assistance, ça peut jouer à la baisse sur les salaires.
Jean-Claude Mailly
"Le revenu universel peut jouer à la baisse sur les salaires" @jcmailly #LCImatin — LCI (@LCI) January 18, 2017
Volte-face sur la défiscalisation des heures
A l'origine hostile à la défiscalisation des heures supplémentaires initiée par Nicolas Sarkozy, il avait salué l'abandon de cette mesure au début du quinquennat de François Hollande. Mais sa position a évolué depuis. "Beaucoup de salariés nous ont expliqué, à juste titre, qu'ils perdaient 30, 50, 60, 80 euros par mois donc cela fait un moment que je dis que cette mesure mérite d'être réexaminée", a souligné ce mercredi le patron de FO, qui avait déjà émis des réserves sur l'abandon de cette mesure début janvier sur LCP.
Il se dit donc ouvert à un retour de la défiscalisation des heures supplémentaires, une initiative qui est d'ailleurs dans le programme de Manuel Valls. "Je ne dis pas non", a-t-il déclaré sur LCI.
Le responsable du 49.3, c'est Hollande
Autre sujet abordé par Jean-Claude Mailly : le bilan du quinquennat Hollande. Tout d'abord, le secrétaire général affirme que "si la France a des difficultés, c'est à cause des politiques menées. La première des responsabilités revient au gouvernement."
Puis, il revient sur l'usage du 49.3 par Manuel Valls, pour faire adopter sans débat à l'Assemblée la loi Travail. L'ancien Premier ministre avait assuré avoir été forcé d'utiliser cet article de la Constitution. Jean-Claude Mailly "espère que Manuel Valls est sincère" et estime que "le premier responsable, c'est le président de la République". "Si le président ne l'avait pas voulu, il n'y aurait pas eu de 49.3", insiste-t-il.