Hamon et Mélenchon, dialogue sous hautes conditions

Publié le 17 février 2017 à 15h28
Hamon et Mélenchon, dialogue sous hautes conditions

RASSEMBLEMENT - Benoît Hamon a indiqué ce vendredi matin sur France Info qu’il allait "parler" avec Jean-Luc Mélenchon dans la journée. "Ce ne sera pas facile", a-t-il toutefois prévenu, alors que le candidat de la France insoumise lui a envoyé un courrier circonstancié résumant ses exigences.

Si les discussions entre Yannick Jadot (EELV) et Benoît Hamon avancent bien, et que les militants écologistes se sont prononcés pour un accord, ce n’est pas le cas avec Jean-Luc Mélenchon. Dans la semaine, le candidat de la France insoumise avait reproché à Benoît Hamon de ne pas l’avoir appelé après sa victoire à la primaire de la gauche, comme il l’avait promis. Il lui proposait alors une rencontre en fin de semaine prochaine.

"Nous nous sommes parlé et nous allons encore nous parler aujourd’hui", a indiqué Benoît Hamon sur franceinfo. "Nous nous parlerons, nous allons discuter des conditions dans lesquelles ce rassemblement est possible et quel est, au bout du compte, entre Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et moi-même le mieux à même de représenter la gauche demain au second tour de la présidentielle sur un projet qui pourrait être commun", a ajouté le député des Yvelines. Selon nos informations, ils se téléphoneront dans l'après-midi, alors que le socialiste sera en déplacement au Portugal. 

Jean-Luc Mélenchon pose ses conditions dans une lettre adressée à Benoît Hamon

Avant cet entretien, Jean-Luc Mélenchon a envoyé une lettre au candidat PS pour poser ses conditions, et lui expliquer ce qui pour lui sera non-négociable. Tout d'abord, il veut s'assurer que Benoît Hamon rompra avec la politique du quinquennat. Pour cela, il lui demande "l’engagement clair à en abolir les mesures emblématique c’est-à-dire essentiellement la loi El Khomri, le CICE et l’état d’urgence permanent. Cela se traduira par la mise à l’écart des prochaines élections notamment des ministres du gouvernement qui a imposé cette 'loi-travail' à coup de 49/3". Ensuite, il ne veut "aucun accord ni à la présidentielle ni aux législatives avec Emmanuel Macron et son mouvement" qui est selon lui "la poursuite ou le durcissement de la politique mise en œuvre par François Hollande". 

L'ancien ministre de l'Education sait que le rassemblement avec Jean-Luc Mélenchon, qui l'a souvent rejeté, ne "sera pas facile". Il y a quelques jours, interrogé sur une pétition demandant une alliance entre Jadot, Hamon et Mélenchon, ce dernier avait assuré qu'il "n'échangerait pas des bouts de programme contre des sièges aux législatives". "Croyez-vous une seule seconde que si M. Hamon et moi nous nous sautions au cou, des centaines de milliers de gens bondiraient d'enthousiasme et oublieraient tout ?" avait déclaré Mélenchon dans la Provence. Ajoutant : "Au contraire, ce serait la déception en masse chez tous ceux qui ne sont pas prêts à amnistier le PS. On ne leur fera pas une deuxième fois le coup du discours du Bourget."

Pourtant, même les communistes sont prêts à une alliance entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Une pétition lancée le 14 février et intitulée "PCF : sortons de l'immobilisme" prône "une candidature commune pour la présidentielle". "Ne pas relever ce défi serait prendre la responsabilité de laisser la voie libre à la droite et à l’extrême droite (…). Il faut sortir du blocage actuel à gauche". 


La rédaction de TF1info

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