Macron présente sa "méthode de la vraie alternance" (et allume ses concurrents)

Publié le 28 mars 2017 à 17h05
Macron présente sa "méthode de la vraie alternance" (et allume ses concurrents)

MA MÉTHODE - Critiqué pour le caractère hétéroclite de sa majorité, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse, ce mardi, pour préciser de quelle façon il entendait gouverner. Et glisser quelques tacles à ses contempteurs.

Etait-ce parce qu'il en avait assez d'entendre ses adversaires l'attaquer sur son incapacité à gouverner ? Toujours est-il qu'Emmanuel Macron a organisé une conférence de presse, ce mardi, à son quartier général de campagne, pour donner quelques précisions sur sa méthode de gouvernance dans le cas où il accéderait à l'Elysée.

Parité politiques/civils et hommes/femmes

Régulièrement visé pour l'éclectisme - certains diraient les alliances contre-nature - de l'attelage d'En Marche!, Emmanuel Macron a répliqué en présentant "la méthode de la vraie alternance" - petite pique à l'habituelle alternance dont se revendiquent les partis qui se succèdent au pouvoir. "Notre objectif est de tourner la page des cinq dernières années, et plus largement des 20 dernières années, avec les pratiques politiques qui les ont accompagnées", a-t-il commencé. 

Dénonçant le "tic tac de la droite et de la gauche", "les ministres choisis en fonction de leur supposé poids politique et sans autre légitimité que le fait d'être des appartachiks", la classe politique "encore trop composée d'hommes de plus de 50 ans", Emmanuel Macron fait feu de tout bois. L'ancien ministre de l'Economie, qui compte autour de lui nombre de ministres ou anciens ministres (Jean-Yves Le Drian, François Bayrou, Dominique Perben, etc.), entend ainsi composer un gouvernement avec des "personnes de la société civile" et "pour moitié de femmes" (ce qu'avaient aussi fait Nicolas Sarkozy et François Hollande au début de leur mandat).

Les parlementaires suivis de près

Emmanuel Macron a aussi donné quelques précisions au sujet des "candidats internet" moqués par François Fillon lors de son passage à L'Emission politique jeudi 23 mars. "14.000 candidatures ont été recueillies", s'est-il félicité, avant de préciser, à ceux qui raillent la construction d'une majorité de circonstance : "Le mouvement sera ouvert mais cohérent, ce sera une majorité d'efficacité. Nous investirons 577 candidats sous la bannière de la majorité présidentielle. Il y aura une moitié de femmes candidates et ils devront être irréprochables d'un point de vue pénal."

Dans une réponse à la crise de confiance entre les citoyens et leurs représentants, l'ancien ministre a aussi répété un cadre clair pour ceux qui le rejoindront : "Tous les élus s'engageront sur des règles claires de moralisation de la vie politique. Pas plus de trois mandats successifs, pas le droit d'embaucher des membres de sa famille, pas le droit d'exercer des activités de conseil en plus de son mandat."

Pas de double appartenance

C'est un virage à 180 ° que prend le candidat pour ses proches. Alors qu'il entendait - encore en janvier - proposer la double appartenance à ceux qui le rejoindraient, Emmanuel Macron ferme la porte à double tour : "Nous investirons 577 candidats. Chacun devra se rattacher à cette majorité." Si la pluralité politique est acceptée, l'engagement et la fidélité au mouvement suppose désormais que les ralliés disent adieu à leur ancienne formation.


La rédaction de TF1info

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