L'enseigne André, première entreprise française victime du coronavirus

ECONOMIE - Ce jeudi 2 avril 2020, François-Xavier Pietri, dans sa chronique "L'éco", nous parle de l'enseigne de chaussures André, qui vient de déposer le bilan, et du coût des mesures de chômage partiel.
100 points de vente fermés, 700 salariés sans emploi. L'enseigne de chaussures, plus que centenaire, est la première entreprise française victime du coronavirus : elle a été placée en redressement judiciaire après avoir dû fermer tous ses magasins et perdu près de 4 millions d'euros en quinze jours. André a déposé son bilan le 23 mars et la décision de placement en redressement judiciaire a été validée mardi par le tribunal de commerce de Grenoble.
Depuis la décision gouvernementale de fermer les commerces non essentiels, "nous perdons 250.000 euros par jour de chiffre d'affaires" a expliqué mercredi le PDG du groupe, Boris Saragaglia. "Depuis le rachat de l'enseigne par Spartoo, on a subi les gilets jaunes", avec un trafic en baisse de 20 à 25%, "puis, en pleine période de soldes en janvier, les grèves liées à la réforme des retraites (...) et maintenant la pandémie du Covid-19", a-t-il souligné.
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Pour éviter de mettre la clé sous la porte, de nombreuses entreprises ont fait appel au chômage partiel ces dernières semaines. "Aujourd’hui, 3,6 millions de salariés sont en chômage partiel. Au total, près de 400.000 entreprises en ont déjà fait la demande. Un salarié sur cinq est actuellement privé d’emploi en France", détaille François-Xavier Pietri dans sa chronique "L'éco" sur LCI.
Le gouvernement avait initialement prévu un budget de 8,5 milliards d’euros afin de soutenir les entreprises. Hier, le chiffre de 11 milliards a été évoqué à Bercy. En réalité, le coût de la mesure sera bien supérieur, avance François-Xavier Pietri. "Actuellement, on l’estime à 2,4 milliards d’euros par semaine. Sur les six semaines de confinement, cela représente au total 14,4 milliards d’euros."
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La sortie de la crise va être longue et douloureuse, prévient François-Xavier Pietri. "On compte en temps normal déjà 3,3 millions de chômeurs de plus d’un an dans l'Hexagone. Or il est peu probable que 100% des salariés en chômage partiel retrouvent un emploi à l’issue de cette crise sanitaire. Il faut donc se préparer à des lendemains difficiles", souligne le chroniqueur de LCI.
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