CRISE - Le recours au dispositif du chômage partiel avait été demandé mardi soir par 337.000 entreprises pour 3,6 millions d'employés, a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, à l'issue du Conseil des ministres. Un salarié sur cinq est désormais concerné.
C’est un nouveau bilan, et le chiffre ne cesse à chaque fois de grimper. D’après Muriel Pénicaud, ce sont 337.000 entreprises qui avaient demandé mardi soir le dispositif de chômage partiel, pour 3,6 millions de salariés.
Interrogée à la sortie du Conseil des ministres, la ministre du Travail n'a pas donné de chiffres sur le coût du système. Mais selon son entourage, cela représente, sur une durée de trois mois, une dépense potentielle de 11 milliards d'euros. Bien au-delà des 8,5 milliards budgétés par le projet de loi de finances rectificative.
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Le coût d'un chômage massif serait "plus important"
Le dispositif, qui concerne maintenant un salarié sur cinq, "est en pleine montée en puissance", a reconnu la ministre, rappelant qu'il avait pour objet de "protéger les emplois" et d'éviter les licenciements. "Ces coûts sont un investissement, il en va de notre rebond pour repartir le plus vite possible après la crise", a-t-elle estimé. Le but du gouvernement, qui n’a cessé d’élargir le dispositif à de nouvelles catégories de salariés, est en effet d’éviter à tout prix les licenciements massifs, afin que l’activité redémarre plus vite par la suite.
D’ailleurs, selon Muriel Pénicaud, même si la facture est salée, "le coût serait encore plus important" du fait d'un "chômage massif". "Aux Etats-Unis, où n'existe pas de chômage partiel, il y a eu en une semaine seulement trois millions de licenciements", a-t-elle souligné.
La promesse d'une réponse rapide
Le chômage partiel indemnise le salarié à hauteur de 70% du salaire brut et 84% du salaire net. Il est désormais pris en charge intégralement par l'Etat jusqu'à une rémunération brute de 4,5 Smic, ce qui représente 95% des salaires. Au-delà, le différentiel est à la charge de l'employeur.
Les entreprises disposent d'un délai de trente jours pour déposer leur demande, avec effet rétroactif. Sans réponse dans les 48 heures de la direction régionale du travail dont elles dépendent, la demande est considérée comme acceptée. Le paiement est ensuite effectué sous une dizaine de jours.