Hausse "historique" du chômage en mars, le gouvernement souhaite adapter les règles d'indemnisation

Publié le 27 avril 2020 à 15h32

Source : La Matinale LCI

CHÔMAGE - Reflet du choc violent sur l'économie du confinement, le nombre de chômeurs a enregistré en mars une hausse historique sur un mois (+7,1%), ce qui pousse le gouvernement à annoncer une "adaptation rapide" des règles de l'assurance chômage.

C’est une hausse "historique". En mars, le nombre de demandeurs d'emplois inscrits en catégorie A a progressé de 246.000 personnes, pour s'établir à 3,732 millions. Une remontée qui efface les baisses de janvier et février avant la crise et fait que le chômage rejoint un niveau proche de celui de septembre 2017.

"Il s'agit de la hausse mensuelle la plus forte observée", souligne la Dares, service statistiques du ministère du Travail qui a publié cette note mensuelle, qui permet de mesurer "l'ampleur du choc en cours". En comparaison, "la deuxième hausse mensuelle la plus importante, intervenue en mars 2009 durant la crise financière, était de 77.300". La hausse concerne toutes les tranches d'âge mais est plus forte chez les hommes et est notamment portée par ceux qui recherchent un emploi dans le BTP, les services à la personne, le tourisme, le commerce ou le spectacle.

Cette brutale hausse mensuelle est la conséquence d'une "nette augmentation des entrées" à Pôle emploi (+5,5%), conjuguée à une "très forte baisse des sorties" (-29%, soit 168.000 personnes). "Les entrées pour fins de missions d'intérim et fins de contrats courts sont en hausse, la mise en place du confinement ayant conduit à des non-renouvellements ainsi qu'à de moindres nouvelles embauches de courte durée", explique la Dares.

Le ministère du Travail s’appuie aussi sur ces chiffres pour défendre son dispositif de chômage partiel, qui concerne à l’heure actuelle plus de 10, 8 millions de Français :  "le chômage augmente parce que les entreprises, dans le contexte actuel, n'embauchent plus, mais pas parce qu'elles licencient massivement", indique le ministère du Travail dans un communiqué publié ce lundi

Le ministère annonce toutefois vouloir engager "une réflexion avec les partenaires sociaux" pour "adapter rapidement" les règles d'assurance chômage face à la "situation exceptionnelle" créée par le coronavirus. Sur le plus long terme, il indique travailler à un "plan de relance pour favoriser le rebond de l’économie et engager tous les moyens pour aider les entreprises à repartir, et donc à embaucher à nouveau."

Des "adaptations" qui restent à préciser

La question de la réforme de l'assurance chômage avait été abordée par les syndicats dès avant la crise sanitaire : ils demandent au gouvernement d'abandonner tout bonnement la réforme. Au début de la crise, l'exécutif avait décidé de suspendre le second volet de la réforme qui devait entrer en vigueur au 1er avril : celui-ci devait durcir le calcul de l'allocation pour les travailleurs précaires, alternant contrats courts et périodes de chômage. Sa mise en application a été repoussée en septembre prochain. 

Mais quelles seront alors ces "adaptations" à venir ? Le ministère n'a pas souhaité apporter de précisions.  Le gouvernement avait également suspendu la mesure sur la dégressivité des allocations au bout de six mois pour les demandeurs d'emploi ayant eu de hauts salaires, qui pouvait en théorie commencer à s'appliquer au 1er mai. Il a par ailleurs précisé que "la prolongation des droits pour les personnes en fin de droits sera également effective pour le mois de mai", notamment pour les intermittents du spectacle.  En revanche, la règle entrée en vigueur au 1er novembre qui durcit les conditions d'accès (avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de 4 mois sur les 28 derniers mois) est toujours en vigueur. 


La rédaction de TF1info

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