Les postes de manager font rêver... les managers, mais pas du tout les salariés

Publié le 17 octobre 2018 à 16h10
Les postes de manager font rêver... les managers, mais pas du tout les salariés
Source : Thinkstock/fcscafeine

ÉTUDE - Si les managers en poste s’estiment plutôt heureux, leur métier ne fait pas rêver leurs subalternes : la majorité des salariés n’aspire pas à le devenir, selon le dernier baromètre de l’observatoire Cegos.

Les salariés et les managers, ce sont deux mondes séparés par, sinon un gouffre, du moins un fossé. Sont-ils si éloignés ? Le baromètre de l’observatoire Cegos semble le confirmer dans sa Radioscopie des managers, publiée début octobre.

 Il y apparaît d’abord que les managers en poste semblent plutôt contents de leur sort : 51% le sont devenus par choix, ils l’ont demandé et l’opportunité s’est présentée. Dans  41% des cas, cette promotion leur a été proposée. Et c’est seulement pour les 8% restants que cela été "imposé", car c’était une condition pour évoluer. 

Des managers contents

Quand ils prennent leur poste, les attentes des managers sont larges : il s’agissait pour eux d’accompagner le développement des hommes et de leurs compétences (dans 53% des cas), d’avoir davantage de reconnaissance en terme de statut ou de rémunération (44%), ou encore d’être associé aux décisions stratégiques de leur organisation (40%). La réponse "pour avoir du pouvoir sur les hommes et l’organisation" n’est  validée que par 12% des personnes interrogées.

Et avec le recul, la plupart des managers questionnés (78%) estiment que leurs attentes initiales sont plutôt bien comblées : ils mettent en avance la hausse des responsabilités et de l’autonomie dans leur équipe, les relations avec leurs collaborateurs, et le fait qu’ils aient le sentiment de contribuer au bon fonctionnement de l’entreprise. Ceux dont les attentes ont été déçues (22%), en revanche, déplorent le manque de soutien de la direction, un manque d’autonomie et de liberté, un manque de reconnaissance, un manque de moyen pour accompagner les collaborateurs, ou le manque de temps. Mais dans la plupart des cas, une très large majorité des managers souhaite le rester : dans les 5 ans à venir, 84% des sondés souhaitent encore occuper un poste de manager.

VIDÉO - Les règles de base pour ne pas devenir un mauvais managerSource : Sujet JT LCI

Seulement 34% des salariés aspirent à devenir manager

Mais ce relatif sentiment de satisfaction vis-à-vis du contenu de leur poste n’est pas du tout perçu de la même manière  de la part des salariés : ils ne sont que 34% à aspirer devenir manager, tandis que 66% répondent un catégorique "non". Ce n’est d’ailleurs pas la seule différence de perception entre salariés et managers : par exemple, 87% des seconds pensent que l’entretien annuel est utile, et 70% qu'il est efficace. Ils ne sont que 66% de salariés à l’estimer utile et 46% efficace. 

 

Autre exemple : alors que les managers disent faire du "feedback en continu" à leurs équipes (88% à dire qu’ils le font), les salariés ne le voient visiblement pas : ils sont 54% à assurer qu’ils n’ont pas de retour régulier sur leur travail. Le "pacte managérial" n’est pas très clair, et une culture partagée du "feedback" reste à développer, estime ainsi l’étude. 

Perceptions différentes

Les managers savent qu’ils sont critiqués. Mais ils ne cernent pas bien les reproches qu’ils suscitent. Ainsi, ils pensent qu’il leur est particulièrement reproché un excès de contrôle dans leur équipe, un manque de bienveillance ou d’écoute, alors que ces reproches ne sont pas particulièrement mis en avant par les salariés vis-à-vis de leur supérieur. En revanche, quelques reproches partagés apparaissent : le manque de proximité et de disponibilité,  le manque de transparence, ou encore le manque de courage.

Seraient-ils sur un nuage ? Ou décidément très éloignés des attentes de leurs salariés ? Les managers sont aussi un peu plus confiants dans la direction de l’organisation que les salariés, et... surestiment le niveau de confiance qu’ont leurs collaborateurs dans la direction. Ils ont enfin tendance à largement surestimer la confiance que les salariés mettent en eux : sur une échelle de 1 à 10, les salariés indiquent avoir un niveau de 5,9 de confiance dans leur manager... tandis que le manager pense que ses collaborateurs lui en accordent un de 7, 7. Trop contents d'eux, les managers ?

> Pour ce  baromètre Cegos "Radioscopie des managers", 1 025 salariés et 578 managers du secteur privé et de la fonction publique d'Etat ont été interrogés en juillet dernier.


La rédaction de TF1info

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