La demande de pétrole devrait bientôt dépasser le pic d'avant la pandémie

Publié le 11 juin 2021 à 13h36
La demande de pétrole devrait bientôt dépasser le pic d'avant la pandémie
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VIRAGE - Dans un rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que la demande de pétrole dépasse les niveaux d'avant la pandémie d'ici la fin de 2022. Une catastrophe pour l'environnement, alors que les taux de CO2 dans l'atmosphère n'ont jamais été aussi élevés qu'en mai dernier.

Certains rêvaient d'une transition écologique majeure au sortir de la pandémie. Il semblerait que ce ne soit pas du tout la trajectoire empruntée. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de pétrole devrait dépasser les niveaux d'avant la pandémie d'ici la fin de 2022, en contradiction avec les efforts nécessaires pour contenir le réchauffement du climat.

Après un déclin record de 8,6 millions de barils (mb/j) en 2020, la demande mondiale devrait rebondir de 5,4 mb/j cette année puis de 3,1 mb/j l'an prochain, pour s'établir à 99,5 mb/j en moyenne. Elle devrait être de 100,6 mb/j au quatrième trimestre de 2022, prédit l'AIE, qui avait le mois dernier souligné dans un rapport fracassant la nécessité de réduire cette demande pour empêcher une catastrophe climatique.

Le transport maritime et la production de plastique, accélérateurs de la production de pétrole

"Les produits pétrochimiques seront encouragés par la demande robuste pour les plastiques tandis que le commerce mondial soutiendra la demande pour les carburants maritimes", prévoit l'AIE. Mais "le secteur de l'aviation sera le plus lent à se remettre alors que certaines restrictions sur les voyages devraient rester en vigueur jusqu'à ce que la pandémie soit fermement sous contrôle". L'essence devrait également rester sous son niveau d'avant crise en raison de la pérennisation du télétravail dans de nombreux secteurs d'activité et de la progression des véhicules électriques.

La reprise, prévoit l'Agence internationale de l'énergie, sera toutefois inégale "non seulement parmi les régions mais aussi entre les secteurs et les produits". Elle juge ainsi que la fin de la pandémie est en vue dans les pays développés mais que le faible rythme de vaccination pourrait toujours remettre en cause la reprise dans d'autres pays.

Une demande qui devrait rapidement être prise en charge

Et face à cette demande croissante, la production de pétrole devrait redémarrer sur les chapeaux de roues. "Répondre à la croissance attendue de la demande ne devrait pas représenter un problème", estime l'AIE, en soulignant notamment les capacités de production supplémentaires de l'Opep et ses alliés, dont la Russie. Ces pays, regroupés au sein de l'Opep+, avaient volontairement restreint leur production pour soutenir les cours pendant la crise mais commencent désormais à ouvrir le robinet.

Même après avoir augmenté leur production d'environ 2 mb/j en mai et juin, les pays de l'Opep+ auront encore le potentiel pour produire 6,9 mb/j supplémentaires, estime l'AIE. Et en cas de levée des sanctions internationales contre l'Iran, ce sont 1,4 mb/j supplémentaires qui pourraient être remis sur le marché assez rapidement.

Lundi, l'Agence nationale océanique et atmosphérique a prévenu que le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère était au plus haut depuis qu'il avait commencé à être mesuré, en 1958. Elle rapporte que le seuil des  419 parties par million (ppm), unité de mesure utilisée pour quantifier la pollution dans l'air, a été franchi en mai 2021.


La rédaction de TF1info

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