Dérèglement climatique : trois questions sur le rapport du Giec, l'avertissement "le plus sévère jamais lancé"

Publié le 8 août 2021 à 20h58, mis à jour le 9 août 2021 à 14h51

Source : JT 13h Semaine

ENVIRONNEMENT - Le sixième rapport du Giec dont le premier volet sera publié ce lundi devrait peser dans les négociations internationales sur le climat qui auront lieu à Glasgow. Trois questions sur ce document tant attendu.

Ce sera l'avertissement "le plus sévère jamais lancé". Le président de la Cop26, qui doit se tenir en novembre à Glasgow, a d'ores et déjà prévenu que le rapport du Giec sur lequel il s'appuiera sera historique. Très attendu, il doit paraître ce lundi 9 août. À la veille de sa publication, que sait-on de ce dossier qui doit permettre d’être "un signal d'alarme", pour reprendre les mots d'Alok Sharma ?

Qu'est-ce-que le Giec ?

Le Giec, c'est littéralement le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Ou plus simplement, les experts climats de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Créé en 1988, ce groupe fait référence. Depuis plus d'un demi-siècle, il observe le changement climatique, en étudie les raisons, relève ses conséquences sur la planète et l'humain et donne des pistes de stratégies afin d'en limiter l'impact.

Le tout dans des rapports en forme d'état des lieux précis, synthétiques, et appuyés d'expertises de climatologues, d'économistes et de scientifiques renommés. Fruit d'un travail de longue haleine, ce sixième rapport a ainsi été rédigé par plus de 230 auteurs. Qui, eux-mêmes, citent près de 78.000 experts. 

Que doit contenir ce rapport ?

Raison pour laquelle ce sixième rapport est tant attendu. Comme les précédents, parus en 1990, 1996, 2001, 2007 et 2014, il se décomposera en trois volets. Le premier doit faire la synthèse des éléments scientifiques les plus récents sur le changement climatique. C'est cette partie débutant le rapport qui doit être publiée lundi. Le deuxième chapitre portera sur les conséquences du dérèglement climatique, le troisième sur les mesures d'atténuation. 

Des centaines de pages qui doivent résonner comme "un signal d'alarme pour tous ceux qui n'ont pas encore compris pourquoi la prochaine décennie doit être absolument décisive en termes d'action pour le climat", espère Alok Sharma, le patron de la Cop26. Pour lui, ce rapport devrait également permettre aux plus récalcitrants de "comprendre très clairement que l'activité humaine est à l'origine du changement climatique à un rythme alarmant".

Quel avertissement donneront les experts ?

Si cette première partie est tenue secrète, on sait donc qu'elle s'annonce comme "l'avertissement le plus sévère jamais lancé" sur le rôle du comportement humain dans le réchauffement de la planète. C'est en tout cas ce qu'a confié le président de la Cop26 auprès de nos confrères de The Observer, l'édition dominicale du Guardian.

Plus précisément, le quotidien britannique révèle que les experts du climat devraient pointer du doigt le rôle du méthane dans le dérèglement climatique. Le Giec devrait ainsi montrer comment ce gaz, produit par l'agriculture, le gaz de schiste et l'extraction de pétrole, joue un rôle de plus en plus important dans la surchauffe du globe. Car bien qu'il ait une durée de vie plus courte dans l'atmosphère que le CO2, son "potentiel de réchauffement" est plus de 80 fois supérieur. Selon les experts onusiens, réduire le dioxyde de carbone ne suffira donc plus à résoudre la crise climatique et stopper l'inexorable hausse des températures. 

Des raisons qui expliquent pourquoi le rapport du Giec est tant attendu. D'autant plus qu'il donnera le "la" pour les négociations à venir sur le climat. Selon le président de la Cop26, un échec de ces discussions internationales prévues du 1er au 12 novembre serait tout bonnement "catastrophique" pour la planète. 


Felicia SIDERIS

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