Du poulet artificiel a été servi dans un restaurant, une grande première

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 19 décembre 2020 à 18h14, mis à jour le 21 décembre 2020 à 12h23
La viande de laboratoire cultivée à partir de cellules animales par la start-up Eat Just a été autorisée à la vente comme ingrédient dans les nuggets par les autorités de Singapour.
La viande de laboratoire cultivée à partir de cellules animales par la start-up Eat Just a été autorisée à la vente comme ingrédient dans les nuggets par les autorités de Singapour.

ENVIRONNEMENT - Pour la première fois ce samedi, du poulet artificiel a été servi dans un restaurant de Singapour. Cette innovation gastronomique pourrait régler de nombreux problèmes environnementaux liés aux élevages intensifs d'animaux.

Un petit changement dans l'assiette, une potentielle grande avancée pour la planète. Ce samedi à Singapour, le restaurant 1880 a servi pour la première fois du poulet artificiel à ses clients. Ce produit innovant est une "étape révolutionnaire dans la lutte contre le changement climatique et l'approvisionnement de la population mondiale sans abîmer la planète", s'est réjoui le fondateur de l'établissement, Marc Nicholson.

Le fabricant Eat Just avait annoncé début décembre que sa viande de laboratoire, cultivée à partir de cellules animales, était désormais autorisée à la vente comme ingrédient dans les nuggets par les autorités de Singapour. Et le restaurant 1880 en a eu la primeur. Ce sont des jeunes de 14 à 18 ans, invités pour le lancement en raison de leur "engagement pour construire une meilleure planète", qui ont eu le privilège de goûter en premier à ce mets d'un nouveau genre.

Une viande qui ne détruirait plus aucune forêt

Une innovation qui arrive à point nommé lorsqu'on sait que la consommation de viande mondiale devrait augmenter de 70% d'ici 2050. La viande artificielle pourrait ainsi répondre à une partie de la demande, tout en réduisant drastiquement les émissions de CO2. En effet, les élevages intensifs d'animaux sont une source de méthane et de gaz qui favorisent les gaz à effet de serre. Dans certains pays, ce secteur contribue à la destruction des forêts, barrières naturelles au réchauffement climatique. 

"Cela nous rapproche d'un monde où la majorité de la viande que nous mangerons ne nécessitera pas de détruire une seule forêt, de déplacer un seul habitat d'animal ou d'utiliser une seule goutte d'antibiotiques", se félicite le fondateur de Eat Just, Josh Tetrick, qui espère réduire l'empreinte carbone de la consommation de viande sur la planète. 

La demande d'alternatives à la viande se développe de plus en plus. Des dizaines de start-ups travaillent en effet sur des projets de viande artificielle dans le monde, mais la production reste majoritairement au stade de l'expérimentation. L'une des principales raisons ? Le coût de production de la viande artificielle est très élevé. Ce qui constitue pour le moment un frein à son développement à grande échelle. La start-up Eat Just cherche ainsi à réduire ses coûts. Elle note des "progrès considérables" à ce sujet. Pour l'heure néanmoins, les viandes disponibles sur le marché restent celles à base de végétaux.

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Cinq ans après la sortie de son livre « Comment tout peut s’effondrer », Pablo Servigne se justifie encore : « L’objectif n’a jamais été de faire peur à tout le monde ou de prouver que tout est foutu, bien au contraire », écrit-il dans son dernier opus, publié aux Liens qui Libèrent avec la revue Imagine Demain Le Monde. Il a également répondu aux reproches qui lui avaient été faits, dont celui de ne pas parler des causes des effondrements.


Léa LUCAS avec AFP

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