Le trou dans la couche d'ozone est désormais plus grand que l'Antarctique

C.A.
Publié le 17 septembre 2021 à 18h50
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Illustration - Source : iStock - studio023

CLIMAT - Les scientifiques du service européen Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère alertent, ce jeudi, sur la taille du trou de la couche d'ozone, qui s'approche de précédents records. Pour autant, l'heure n'est pas encore à la panique, disent-ils.

La taille du trou de la couche d'ozone atteint un niveau inquiétant. Selon le service européen Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère, il serait désormais plus grand que l’Antarctique. Jeudi 16 septembre, l’ouverture dans la couche était déjà plus large que 75% des trous d’ozone à ce stade de la saison depuis 1979.

La couche d'ozone est une couche de la stratosphère terrestre, située entre 15 et 50 km d'altitude, qui protège la planète des rayons ultraviolets du soleil. Chaque année, à cause des activités humaines notamment, un trou se forme dans celle-ci au-dessus de l’Antarctique entre juillet et septembre, et se referme en novembre. Le même phénomène affecte l’Arctique, en mars, de manière plus rare et plus limitée.

Un diamètre qui appelle à la vigilance, mais pas à la panique

"Cette année, le trou d’ozone s’est développé comme prévu en début de saison. Il semble assez similaire à celui de l’année dernière, qui n’était pas vraiment exceptionnel en septembre, mais il s’est ensuite transformé en l’un des trous d’ozone les plus durables que nous ayons enregistrés", note le directeur du service Copernicus, Vincent-Henri Peuch, dans un communiqué.

Également interviewé par le Guardian, il affirme : "Nous ne pouvons pas vraiment dire à ce stade comment va évoluer le trou dans la couche d'ozone. Cependant, le trou de cette année est remarquablement similaire à celui de 2020, qui était parmi les plus larges et les plus durables - il s'est refermé vers Noël - dans nos archives depuis 1979."

Mais, précise le scientifique, un grand ou un petit trou dans cette couche "ne signifie pas nécessairement que le processus global de récupération ne se déroule pas comme prévu". "C’est plutôt dans un mois qu’on pourra vraiment dire si la situation est exceptionnelle ou pas", affirme-t-il à la radio belge. Selon lui, ces observations appellent surtout à la vigilance et à la compréhension d'un tel événement. Copernicus surveille la couche d’ozone à l’aide de modélisations informatiques et d’observations satellites. 

Par ailleurs, la couche d’ozone se reconstitue progressivement depuis l’interdiction des halocarbures lors du protocole de Montréal en 1987 par 24 pays et la Communauté économique européenne (avant l’Union européenne). Ces composés synthétiques, développés dans les années 1930, étaient utilisés dans les systèmes de réfrigération puis comme propulseurs dans des bombes aérosols. Pour autant, l'élimination de ces substances dans l'atmosphère est un processus lent et il faudra attendre 2060 ou 2070 pour qu'elles ne disparaissent complètement et arrêtent ainsi d'altérer la couche d'ozone.

Selon une étude parue mi-août dans la revue Nature, le protocole de Montréal a aussi permis, grâce à la protection de la couche d'ozone, d'éviter un réchauffement supplémentaire de la planète de 2,5 °C d'ici 2100.


C.A.

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