Que se passe-t-il à la centrale nucléaire de Taishan, en Chine ?

CQ
Publié le 15 juin 2021 à 8h19, mis à jour le 16 juin 2021 à 1h09

Source : JT 20h Semaine

INCIDENT - Un problème d’étanchéité a été détecté au sein d’un réacteur d’une centrale nucléaire située au sud de la Chine. EDF assure que les rejets de gaz dans l’air sont "contrôlés" et "maitrisés", de même que l’opérateur chinois de la centrale.

Le premier réacteur EPR de la centrale nucléaire de Taishan, en Chine, est sous surveillance ce lundi 14 juin après l’alerte relayée par CNN d’une probable fuite radioactive. Ainsi, des documents transmis par Framatome, filiale d’EDF, à l’administration Biden et révélés par le média américain ont fait état d’une "menace radiologique imminente" et d’une possible "fuite" dans cette centrale du sud de la Chine. Celle-ci comporte deux réacteurs EPR, des "European Pressurized Reactor", construits par EDF et les premiers de cette génération à avoir été mis en marche dans le monde, en 2018 et 2019. Ils sont d’ailleurs les seuls à être en service à ce jour, malgré d’autres projets parallèles en France, en Finlande et au Royaume-Uni. 

Un "phénomène connu, prévu" selon EDF

Si Framatome a écrit aux autorités américaines, c’est pour solliciter leur autorisation dans le but de "transférer les données techniques et l’assistance qui pourraient être nécessaires pour remettre la centrale en fonctionnement normal", selon sa lettre envoyée le 8 juin. Ayant étudié ladite demande la semaine dernière, Washington n’a pas jugé que la situation présentait un "niveau de crise", toujours selon CNN. Concrètement, la possible fuite proviendrait du circuit primaire de l’un de ces réacteurs, un circuit fermé contenant de l’eau sous pression qui s’échauffe au contact des éléments combustibles. La fission nucléaire y produit des gaz rares, ici du xenon et du krypton, qui se seraient échappés du circuit primaire. Suite aux éléments rapportés par CNN, les réactions officielles n’ont pas tardé. En conférence de presse, EDF a tenté de rassurer en expliquant que ces rejets de gaz avaient été "dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise".

Le groupe français s’est également fendu d’un communiqué en indiquant avoir "été informé de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Taishan" mais que "la présence de certains gaz rares dans le circuit primaire" était "un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs".  Plus tôt, Framatome a annoncé surveiller "l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement" du réacteur tout en précisant à l’AFP que la centrale était "dans son domaine de fonctionnement et de sûreté autorisé".  En parallèle, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré n’avoir eu "aucune indication qu’un incident radiologique se soit produit". 

De son côté, l’opérateur chinois China Général Nuclear Power Group (CGN) a rapporté des indicateurs environnementaux "normaux", sans faire de référence à une fuite.  Coactionnaire de la centrale, EDF a toutefois demandé la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire "pour que le management présente l’ensemble des données et les décisions nécessaires".


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