Grippe aviaire : la filière foie gras demande d'étudier la piste vaccinale

Publié le 5 février 2021 à 20h11
Grippe aviaire : la filière foie gras demande d'étudier la piste vaccinale

VIRUS ANIMAL - La grippe aviaire fait des ravages cette année en France où deux millions de bêtes ont déjà été abattues. Les professionnels du secteur plaident pour une campagne de vaccination afin de limiter l'impact de la maladie.

Une piqûre pour les canards ? La directrice de l'interprofession du foie gras CIFOG a demandé ce vendredi à l'État d'étudier la possibilité de vacciner les animaux exposés à l'influenza aviaire. Il devient effectivement urgent de trouver des solutions pour  limiter les ravages d'une maladie particulièrement sévère cette année. "On demande à l'État d'ouvrir un dossier sur la vaccination" avec la création d'un "groupe de travail qui réunisse scientifiques, laboratoires, professionnels et administration sous l'égide du ministère de l'Agriculture", a indiqué Marie-Pierre Pé. "C'est une demande forte du terrain", les éleveurs, d'ouvrir cette réflexion, souligne-t-elle.

Dans le Sud-Ouest de l'Hexagone, de nombreux élevages de canards se vident sous les coups de butoirs de l'influenza aviaire hautement pathogène H5N8 (communément appelée grippe aviaire). Selon un dernier bilan ministériel, la France compte 447 foyers en élevage (dont 434 dans le Sud-Ouest). Plus de deux millions de volailles - notamment des canards - y ont été abattues pour tenter d'endiguer la propagation du virus. "Il est extrêmement important d'ouvrir ce sujet au plus haut des instances" et de "mettre la science autour de la table", martèle la dirigeante. 

Une possibilité qui divise

La solution de la vaccination divise les scientifiques. L'agence sanitaire Anses rappelle sur son site internet qu'"à l'heure actuelle, la vaccination des animaux est techniquement délicate". "Il faut garantir que le vaccin soit bien adapté aux virus présents dans la zone considérée et que la mise en œuvre du vaccin ne favorise pas la circulation inapparente du virus sauvage chez les oiseaux vaccinés", précise-t-elle encore. Du côté du gouvernement, la solution ne semble pas non plus faire l'unanimité, loin s'en faut. Lors d'un déplacement dans le Gers, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie l'avait d'ailleurs écarté, en partie parce que cela "empêcherait bon nombre d'éleveurs d'exporter leur production vers des pays n'autorisant pas l'importation de produits vaccinés". 

À noter que la vaccination de cheptels est actuellement interdite par l'Union européenne. 

Durant l'hiver 2016-17, un épisode de grippe aviaire avait aussi été particulièrement brutal. Pas moins de 4,5 millions de volailles avait été abattues. 


Maxence GEVIN

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