La destruction de la forêt tropicale a augmenté de 12% en 2020

TG avec AFP
Publié le 31 mars 2021 à 9h24, mis à jour le 31 mars 2021 à 11h23

Source : JT 20h Semaine

ENVIRONNEMENT - Selon un rapport publié mercredi, 4,2 millions d'hectares de forêt tropicale ont disparu l'an dernier. Le pays le plus touché est le Brésil.

Une année 2020 sous le signe de la destruction pour la forêt vierge tropicale. Malgré la crise économique liée au Covid-19, 4,2 millions d'hectares de ces écosystèmes primordiaux pour la planète ont disparu, partis en fumée ou abattus par l'homme. C'est ce qui ressort de l'étude annuelle du Global Forest Watch, publiée ce mercredi, et qui précise que ces chiffres sont en hausse de 12% par rapport à l'année précédente.

Pour réaliser l'ampleur du désastre écologique, le GFW précise que la surface détruite représente la superficie des Pays-Bas. Le pays le plus touché est le Brésil, avec une surface disparue trois fois supérieure à celle de la République démocratique du Congo, deuxième du classement. Sans surprise, le moteur principal de cette destruction est toujours l'agriculture. Mais les chercheurs pointent aussi du doigt cette année les vagues de chaleur et la sécheresse qui ont alimenté des incendies dévastateurs en Australie, en Sibérie et jusqu'aux confins de l'Amazonie.

Des gigatonnes de CO2 libérées dans l'atmosphère

Ces pertes sont "une urgence climatique, une crise de la biodiversité, une catastrophe humanitaire et des opportunités économiques perdues", a commenté Frances Seymour, du World Resources Institute qui pilote ce rapport. Selon les chercheurs, la pandémie a pu avoir quelques impacts négatifs, avec des arbres abattus illégalement dans des forêts laissées sans protection par exemple ou l'arrivée massive de gens dans des zones rurales. Mais ils soulignent surtout que cette crise n'a pas permis de changer la trajectoire de destruction forestière et ils mettent en garde contre une aggravation de la situation en cas d'allègement des règles pour faciliter la relance économique.

En outre, la partie de "plus mauvaise augure" des données 2020 montre que les forêts ont elles-mêmes été victimes du changement climatique, a souligné Frances Seymour lors d'une conférence de presse. "Les zones humides brûlent (...). La nature nous murmurait depuis un moment que la menace arrivait. Désormais, elle crie", a-t-elle insisté. Les très riches écosystèmes forestiers couvrent plus de 30% de la surface terrestre et les forêts tropicales abritent entre 50 et 90% des espèces terrestres. 

Avec le reste de la végétation et les sols, les forêts sont aussi un énorme puits de carbone, absorbant environ un tiers du CO2 émis par les activités humaines chaque année. Mais leur disparition se poursuit inexorablement. Les quelque 4 millions d'hectares de forêts tropicales détruites en 2020 ont libéré 2,64 gigatonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions annuelles de 570 millions de voitures. "Plus nous attendons pour stopper la déforestation, (...) plus nos puits de carbone naturels risquent de partir en fumée", a prévenu Frances Seymour.

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TG avec AFP

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