Nancy : la navette autonome Urbanloop devient le transport le plus propre et économique au monde

Léa LUCAS avec TF1
Publié le 29 mai 2021 à 7h00

Source : TF1 Info

ENVIRONNEMENT - Testée ce vendredi 28 mai près de Nancy, la navette sans pilote Urbanloop se présente comme le transport le plus propre et le plus économique au monde avec un demi-centime dépensé par kilomètre. Objectif ? Faire disparaître les voitures des centres-villes.

Le transport urbain de demain vient de connaître son premier grand succès. Lors d'une phase de test réalisée ce vendredi 28 mai, sur une piste aménagée non loin de Nancy, le projet Urbanloop vient de battre un record environnemental. La capsule a bouclé deux tours, soit un kilomètre, pour une consommation d'énergie dérisoire de 0,05 kWh. Le record a été homologué par Certifer, une société spécialisée dans l'évaluation et le contrôle de sécurité des transports ferroviaires.

Cette capsule bleue - semblable à celle d'une remontée mécanique - est aussi la plus économique au monde, avec moins d'un demi-centime d'euro dépensé par kilomètre parcouru. Allant à une vitesse de près de 60 km/h, la navette, qui se déplace sur des rails électrifiés sans pilote, peut transporter jusqu'à deux personnes.

"L'idée, c'est d'avoir une multiplicité de petits véhicules pour que les usagers se déplacent sans attente, sans arrêt, sans correspondance", explique Jean-Philippe Mangeot, directeur du projet Urbanloop, dans le reportage de TF1. "Mais pour que ça marche il faut que les véhicules consomment très, très peu. Sinon ça n'a pas de sens d'un point de vue écologique." Les essais se sont déroulés à l'air libre, mais l'objectif est de faire circuler la capsule dans des tubes posés au sol ou en partie enfouis.

Un projet en cours de réalisation depuis 2017

Invité pour l’occasion, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, a lancé "un grand bravo" aux équipes d’Urbanloop. Projet dont il salue les "atouts de sobriété énergétique, de complémentarité avec les autres moyens de transport, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite".

Développé depuis 2017 par plus d'une centaine d'étudiants de dix écoles d'ingénieurs de Lorraine, ces derniers ont accéléré la cadence depuis le début de l'année. "Il faut un engin qui reste léger pour que la consommation ne soit pas trop élevée, mais qu'il soit aussi suffisamment solide pour absorber les chocs", indique Romain Savarit, un étudiant de Polytech Nacy qui travaille sur la résistance des matériaux.

D'autres ingénieurs en devenir réfléchissent quant à eux à la manière dont ce transport du futur pourra s'insérer dans les réseaux de transports en commun des villes françaises. Car cette innovation verte "ne vient pas concurrencer les autres moyens de transports", prévient Pauline Godel, une autre étudiante à l'École nationale supérieure des mines. "Uniquement les voitures."

Alors que le projet disposait d'environ 200.000 euros de fonds propres en début d'année, il se rapproche aujourd'hui du million d'euros et doit désormais lancer une collecte de fonds pour en obtenir un de plus afin de financer la prochaine année et demie de recherche. Ce budget colossal permettra d'accélérer la finalisation du projet dans l'espoir de le voir sur pied pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. "Le projet tel qu'il a été accepté doit connecter le RER A au stade nautique olympique de Vaires-sur-Marne. Pour l'instant, c'est la station de Noisiel la plus prometteuse", termine Jean-Philippe Mangeot.


Léa LUCAS avec TF1

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