"On attend juste que le soleil se couche" : en Grèce, "la pire canicule" depuis 30 ans

Publié le 4 août 2021 à 7h06, mis à jour le 5 août 2021 à 0h12

Source : JT 20h Semaine

TÉMOIGNAGES - La Grèce est frappée par une vague de chaleur jamais vue depuis 1987, occasionnant des incendies importants. D’Athènes aux îles ioniennes, les habitants comme les touristes suffoquent.

Avec des records de chaleur en ce début du mois d’août, la Grèce vit sa "pire canicule" depuis 30 ans, selon les mots du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Si le pic des températures devait être atteint ce mardi 3 août, avec 45 degrés observés dans la région du Péloponnèse, la vague de chaleur qui a débuté jeudi 29 juillet a déjà provoqué des feux importants. Et mis les nerfs des habitants et des touristes à rude épreuve. 

Une cinquantaine de feux en 24h

En fin d’après-midi, un nouvel incendie s’est déclaré à Varympompi, une banlieue à une trentaine de kilomètres d’Athènes. Le départ de feu a contraint les autorités à évacuer les habitants des alentours, mais aussi les touristes des lieux publics de la capitale. À l’image de Sara, arrivée à Athènes deux jours plus tôt, qui a été contrainte de quitter le musée d’art moderne et contemporain, vers 17h ce mardi. La Française de 26 ans raconte la scène : "On a eu à peine le temps de finir l’exposition temporaire du premier étage qu’on nous a demandé de quitter le musée, qui allait fermer. On s’est dirigé vers la sortie, un peu surpris. On ne nous a pas donné plus d’informations, on nous a simplement expliqué qu’on n’allait pas pouvoir pas revenir demain".

C’est seulement une fois dehors, à la lecture d’un message envoyé par la protection civile grecque sur son téléphone, que Sara et son compagnon comprennent que le feu à proximité menace la capitale. Au total, 350 pompiers accompagnés de cinq hélicoptères et cinq bombardiers d’eau tentaient de maitriser le feu ce mardi, selon les secours grecs. À travers le pays, de nombreux incendies se sont déclarés depuis la semaine dernière, sans faire de victimes, dont une cinquantaine ces dernières 24 heures. Dans le Péloponnèse, 3000 hectares ont été ravagés ce week-end avant que le feu ne finisse par être contrôlé dimanche soir.

Le message envoyé par la protection civile grecque sur le téléphone de Sara, ordonnant l'évacuation des zones alentours.
Le message envoyé par la protection civile grecque sur le téléphone de Sara, ordonnant l'évacuation des zones alentours. - DR

Retour à Athènes, où les sites archéologiques et l'Acropole ont également fermé leurs portes aux touristes, en raison des températures stratosphériques. Le mercure a grimpé jusqu’à 43°C ce mardi dans la capitale. Et si "la chaleur écrasante" rend le quotidien difficile, ce qui inquiète particulièrement Sarah et son compagnon - qui voyagent depuis six mois tout en travaillant à distance - c'est surtout le risque d’une coupure de courant. En effet, la chaleur de ces derniers jours a provoqué "une charge du réseau de l’électricité", d’après le Premier ministre grec. Lundi, ce dernier a exhorté les utilisateurs à "limiter leur consommation" pour éviter une panne générale et assuré dans le même temps que les autorités "faisaient tout ce qu’il était possible pour faire face à la situation".

Dans les îles aussi, malgré la mer toute proche, les journées passées sous 40°C sont davantage subies que choisies. "Sans air conditionné, c’est très compliqué", admettent Chloé et Marine, depuis l’île ionienne de Lefkada, à l’ouest de la Grèce. Ces deux colocataires françaises, qui passent d'ordinaire leurs journées dehors, sont contraintes de revoir leur emploi du temps et de sortir à la nuit tombée. "Toute tentative de sortie la journée est une épopée. Il faut beaucoup de courage pour aller faire les courses. Alors, on attend juste que le soleil se couche", souffle Chloé, qui vit son deuxième été à Lefkada. Sur l’île, les 27°C de la nuit sont accueillis avec enthousiasme mais le thermomètre ne descend jamais complètement. La dernière canicule de cette ampleur remonte à 1987 dans le pays. Elle avait tué un millier de personnes à cause du manque de climatisation et de la pollution atmosphérique.


Caroline QUEVRAIN

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