Rénovation énergétique : la France encore loin de ses objectifs, s'alarme le Haut conseil pour le climat

P.G avec l'AFP
Publié le 25 novembre 2020 à 8h53
Un ouvrier sur le toit d'une maison en construction / Photo d'illustration
Un ouvrier sur le toit d'une maison en construction / Photo d'illustration - Source : iStock

ÉNERGIE – Le Haut conseil pour le climat pointe le retard de la France dans la rénovation énergétique des bâtiments dans un rapport publié ce mardi. Le même jour, le gouvernement a présenté de nouvelles normes pour décarboner le secteur

Vers une neutralité carbone en 2050 ? C’est l’objectif que la France s’est fixé mais qui semble encore très loin pour le Haut conseil pour le climat (HCC). En France, le bâtiment est un des quatre grands secteurs émetteurs de gaz à effet de serre, avec les transports, l'agriculture et l'industrie et les logements français sont parmi les plus "énergivores" d’Europe d’après le HCC.

Dans un rapport publié mardi, le Conseil s’est dit inquiet du retard de la France dans ses avancées dans la décarbonisation de la construction des bâtiments. 

Ce mardi, le gouvernement a lui, présenté les nouvelles normes de construction des bâtiments neufs, qui visent à réaliser des économies d’énergie et une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces règles, appelées RE 2020, devraient entrer en vigueur dès l’été 2021 et comportent trois volets : la "sobriété énergétique" avec une baisse de 30 % de la consommation quotidienne, la prise en compte des besoins face aux changements de températures, ainsi que la baisse de 30% à 40% des émissions lors des constructions d’ici 2030 d’après les annonces de Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement.

Vers la création d’aides conditionnées

Suite à ces déclarations, Emmanuelle Wargon a défendu le projet : "Certains diront peut-être que nous ne sommes pas assez ambitieux pour 2021, mais nous le sommes pour la suite et c'est la faisabilité et la soutenabilité de la trajectoire qui comptent." Mais pour la Fédération française du bâtiment, la réaction n’est pas la même. Elle s’inquiète des objectifs et des délais avancés par le gouvernement qui d'après elle sont "irréalistes, tant sur le plan économique que sur la capacité de la filière à s'adapter à ces changements radicaux".

Du côté du Haut conseil pour le climat, la trajectoire prise par le gouvernement n’est pas la bonne. Dans son rapport, il estime que "la France a déjà accumulé un retard important sur la trajectoire de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) dans ce secteur". "Le rythme de baisse des émissions doit passer d'une pente douce, entre 2 et 3% en ce moment, à une pente plus rapide de 5% par an dans ce secteur d'ici quelques années", estime Corinne Le Quéré, présidente du HCC. Comme l’indique le rapport, "la logique par gestes", ces actes isolés de rénovation, comme le changement d'une chaudière ou l'isolation d'un toit, ne permettent "généralement pas de gains énergétiques majeurs".

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Pour encourager la logique de rénovation globale, le Haut conseil a apporté son soutien à la Convention citoyenne pour le climat qui s’est dit en faveur d’une rénovation énergétique obligatoire d’ici 2040. Et pour inciter au changement, le HCC plaide en faveur de la suppression d’ici trois ans des aides aux gestes individuels du dispositif MaPrimeRénov pour laisser place à des "aides conditionnées à l’atteinte d’un niveau de performance".


P.G avec l'AFP

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