ANIMAUX – Pour l’instant suspendue en France, la chasse à la glu devrait être interdite, estime la justice européenne, pour qui cette méthode décriée cause un dommage "irrémédiable" à tous les oiseaux capturés.
Fin août 2020, Emmanuel Macron avait annoncé la suspension de la chasse à la glu, qui consiste à piéger des oiseaux sur des tiges enduites de colle, les petits volatiles ainsi capturés étant mis en cage et servant, en chantant, à en attirer d’autres pour les chasseurs. La Cour de justice de l’Union européenne a tranché dans un arrêt ce mercredi : selon elle, cette méthode décriée devrait être purement et simplement interdite. "Un État membre ne peut autoriser une méthode de capture d’oiseaux entraînant des prises accessoires dès lors qu’elles sont susceptibles de causer aux espèces concernées des dommages autres que négligeables", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Une décision aussitôt saluée par les défenseurs de l'environnement. La Ligue de Protection des oiseaux l'a ainsi qualifiée de "grande victoire". "Je suis partagé entre le bonheur et l’amertume d’avoir perdu tant de temps pour protéger les oiseaux", a ajouté auprès de l’AFP Allain Bougrain-Dubourg, le patron de la Ligue.
Avant la suspension décidée par Emmanuel Macron, la France était le dernier pays européen à utiliser cette méthode dans cinq départements du sud-est : les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse. En septembre dernier, des chasseurs avaient demandé au Conseil d’État de revenir sur cette suspension, mais l'instance avait des doutes sur la compatibilité de la chasse à la glu avec les dérogations permises par une directive européenne "oiseaux" de 2009, et s'était donc tournée vers la Cour européenne.
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"En dépit d’un nettoyage, les oiseaux capturés subissent un dommage irrémédiable, les gluaux étant par nature susceptibles d’endommager le plumage de tous les oiseaux capturés", a estimé la Cour mercredi, alors que la méthode, destinée aux grives et aux merles, conduisait à la capture d’autres espèces, une non-sélectivité dénoncée depuis longtemps par les défenseurs de l’environnement. La Cour a également rejeté l’argument culturel : selon elle, "le maintien d’activités traditionnelles ne saurait constituer une dérogation autonome au régime de protection de la directive 'oiseaux'".
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Devant l’urgence climatique, la crise démocratique, une société aux inégalités croissantes, certains ont décidé de ne pas rester les bras croisés, ils ont un coup d’avance, l’audace de croire qu’ils peuvent apporter leur pierre à l’édifice. Ils sont ce que l’on appelle des Changemakers.