Arbres exotiques : une menace pour les forêts ?

Publié le 20 octobre 2021 à 20h24, mis à jour le 20 octobre 2021 à 22h48

Source : JT 20h Semaine

Plusieurs arbres exotiques ont été plantés récemment pour reboiser nos forêts et mieux les adapter au réchauffement climatique. Mais selon certains experts, l’introduction de ces variétés n’est pas une si bonne idée.

Derrière cette clôture, poussent d'étranges arbres rouges : des Liquidambar. Pour le moment, ils ne font pas plus de 50 cm, mais suscitent déjà de grands espoirs. “On espère que cette espèce va convenir. Ça reste expérimental, c'est l'avenir qui va nous le dire”. À cause du dérèglement climatique, les scientifiques cherchent à planter des arbres plus résistants aux fortes chaleurs et à la sécheresse. Plus au Nord dans la forêt de Compiègne, une centaine d'arbres sont morts de soif. Les tentatives pour replanter des essences similaires semblent infructueuses. “On va avoir des sujets qui vont se retrouver complètement morts, desséchés complètement, donc très peu d'avenir”.

Pour reboiser, le gouvernement veut subventionner la plantation de certaines espèces bien précises. Il y en a 129 et la moitié sont exotiques, comme le Liquidambar, le Cèdre de l'Atlas ou le Cyprès d'Arizona. Problème : des botanistes estiment que certaines de ces variétés exotiques ne s'adapteront pas, ou pire encore. “Elles réduisent la biodiversité là où elle s'installe. Mais elles peuvent être aussi vecteur d'un certain nombre d’autres espèces animales par exemple, des ravageurs, des champignons et des maladies”. Illustration avec cette essence : le Robinier faux-acacia.

Introduit il y a plusieurs siècles en France, cet arbre est considéré par les scientifiques comme un peu trop envahissant. Pour preuve dans ce champ, l'agriculteur a dû les arracher. Pourtant, le Robinier faux-acacia figure bien dans la liste des espèces à planter pour faire face au changement climatique. “On donne des subventions à ceux qui veulent la planter alors qu'on sait, par ailleurs, qu’elle est très dommageable pour la biodiversité”. Ce botaniste n'est pas contre toutes les espèces exotiques. Il estime plutôt qu'il faut limiter leur usage et favoriser une migration des espèces du Sud du pays vers le Nord.


La rédaction de TF1info

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