Euro 2016 : Allemagne-France : pourquoi Séville 82 reste gravé dans les mémoires ?

par Antoine HUOT DE SAINT ALBIN
Publié le 7 juillet 2016 à 16h54
Euro 2016 : Allemagne-France : pourquoi Séville 82 reste gravé dans les mémoires ?

FOOTBALL - Dans l’histoire des France-Allemagne, la demi-finale de l’Euro 82 entre les Bleus et la Mannschaft est celle qui a marqué les esprits de millions de supporters tricolores. Avant le match entre les deux nations au Mondial 2014, on avait interrogé certains des protagonistes présents ce soir de juillet au Sanchez-Pizjuan. Retour en arrière.

"Quand je vois des gosses qui n'étaient pas encore nés et qui me parlent de ce match..." Lorsqu’on lui a posé la question sur ce fameux match entre l’Allemagne et la France, lors de la demi-finale de l’Euro en 1982 à Séville, Marius Trésor évoque la trace qu’a laissée cette rencontre dans les mémoires collectives. Un scénario cruel, une blessure indélébile, une défaite aux tirs aux buts. Ce bouillant soir de juillet, la capitale de l'Andalousie s'est transformée en tombeau pour la délégation française. 

Fissure d’une vertèbre

En 2014, alors que les deux nations s'affrontent de nouveau pour une place en demi-finale de la Coupe du monde, on avait alors passé des coups de fils aux joueurs et staff présent en 1982 pour qu’ils nous parlent de cette fameuse rencontre. "Ça reste le pire moment de ma carrière", se rappelait Marius Trésor. "On n’avait pas été éliminés par nos faiblesses. Mais par un coup de sifflet de l'arbitre. On nous massacre Battiston et rien n'est sifflé, alors qu'il y avait penalty et que le gardien méritait d'être exclu. L'arbitre, ce jour-là, nous a causé un très grave préjudice. Il l'a reconnu, mais longtemps après", maugréait le sélectionneur Michel Hidalgo.

A LIRE AUSSI >> France-RFA 82 : le médecin des Bleus se souvient

Fauché par Harald Schumacher, l’ancien joueur de Saint-Etienne était resté plusieurs minutes au sol, inconscient. "J’accours tout de suite et je vois que quelqu’un a perdu connaissance. il est absolument inerte et se retrouve pris de tremblements", se souvient le médecin des Bleus de 1973 à 1988, Maurice Vrillac. Après avoir été pris en charge par le service médical, celui qui est aujourd’hui en charge de l’équipe réserve des Girondins de Bordeaux, passe de nombreuses radios à l’hôpital. Le défenseur se retrouve avec une fissure à une vertèbre cervicale et la perte de trois dents.

"Des gamins de maternelle".

Après ce grave incident, les Bleus "étaient bouleversés" selon Alain Couriol. "On ne pensait plus au match, nous n'étions plus concentrés", ajoutait le milieu de terrain Alain Couriol. Mais les Français parviennent tout de même à marquer deux buts en prolongation… avant de se faire rejoindre sur des réalisations de Rummenigge et Fischer. Aux tirs au but, Michel Platini et ses partenaires s’inclineront après des échecs de Maxime Bossis et Didier Six. La France est inconsolable. "Avant le match, j'avais une équipe de colosses, avec une mentalité de gagnants. A la fin, j'avais des gamins de maternelle. Ils pleuraient tous après ce qu'on leur a fait subir", conclue Michel Hidalgo.

A LIRE AUSSI
>> France-RFA 82 : "j'avais face à moi des gamins de maternelle", se rappelle Hidalgo >> France RFA 82 : "les mauvais souvenirs on évite d'en parler", se souvient Marius Trésor


Antoine HUOT DE SAINT ALBIN

Tout
TF1 Info