Euro 2016 : cette fois, l’Allemagne a (un peu) peur de l’équipe de France

Publié le 7 juillet 2016 à 10h00
Euro 2016 : cette fois, l’Allemagne a (un peu) peur de l’équipe de France

FOOTBALL – A la veille de la demi-finale Allemagne-France de ce jeudi soir, Joachim Löw et Toni Kroos,en conférence de presse au Stade Vélodrome, ont passé plus de temps à parler des Bleus que de leur équipe. Ce n’est pas anodin. Depuis la Coupe du monde au Brésil, le contexte a changé. Le rapport de force aussi.

Les larmes d’Antoine Griezmann ont séché sous le soleil de Rio de Janeiro, il y a de cela deux ans. Et de l’eau a coulé sous les ponts. On se souvient qu’à la veille du quart de finale de la Coupe du monde 2014 fatal aux Bleus, on avait assisté à la conférence de presse de Joachim Löw et Toni Kroos, dans les entrailles du Maracana, et on était sorti de là quelque peu effrayé par l’incroyable assurance des deux Allemands. On les a retrouvés mercredi soir, cette fois dans les sous-sols du stade Vélodrome, à la veille de la demi-finale de l’Euro 2016 qui les verra, jeudi soir, affronter des Bleus évoluant cette fois à domicile. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne nous ont pas servi la même limonade.

"C’est l’équipe qui a la plus grosse force de frappe offensive de ce tournoi. Elle se crée des occasions et exerce une énorme pression sur l’adversaire. Mais pas seulement en attaque, au milieu aussi, avec Pogba et Matuidi... Ils représentent un grand danger", s’est d’abord pâmé le sélectionneur, en parlant avec les mains. Avant de décrire ainsi la marche à suivre pour la Mannschaft : "Ils sont chez eux et ils vont attaquer très fort, tambour battant, dès l’entame. Nous devrons rester solidaires, jouer en équipe, en nous entraidant, être compact. Il faudra surtout être attentifs à fermer les espaces en défense, et nous concentrer pour leur rendre la vie difficile." Sinon, ce sont nos Bleus qui la leur rendront, a-t-on compris.

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Mais ne nous y trompons pas, les champions du monde ne partent pas vaincus d’avance, loin de là. "Ce sera un match équilibré et très intéressant, a encore prédit le coach. La France est encore plus forte qu’en 2014. Je pense qu’il y aura plus d’occasions de but que lors de notre quart de finale contre l’Italie. Bien sûr, nous avons analysé leur jeu et y avons décelé quelques faiblesses. Mais je ne vous dirai pas lesquelles." Toni Kroos en a cité une : "Affronter le pays hôte, c’est toujours un sentiment très spécial. Ce ne sera pas comme notre demi-finale au Brésil mais, bien sûr, il y aura un enthousiasme autour de cette équipe de France, qui peut lui donner de la force, mais lui mettre aussi une certaine pression, que nous pouvons utiliser."

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Un point de vue toutefois ainsi tempéré par Joachim Löw : "Nos manières de jouer, nos approches sont différentes, même si les deux équipes pratiquent un foot offensif, avec de grandes qualités tactiques. Mais là, nous n’allons pas affronter une équipe, nous allons affronter un pays tout entier. Donc ils ont beaucoup de confiance, on a ressenti cette énergie. Après, je sens bien mes joueurs, ils sont en forme. Les deux équipes ont de gros atouts. Le scénario du match aura une grande influence. Celui qui ne commettra pas d’erreur ou qui sera le plus efficace devant le but l’emportera, tout simplement. L’envie de l’emporter peut aussi faire la différence."

Selon leur sélectionneur, les Allemands sont "très motivés". Mais que dire alors des Français, qui ne cessent de répéter leur envie d’aller au bout de cette aventure, Hugo Lloris allant jusqu’à évoquer mercredi "une petite étincelle au fond d’(eux)" ? Si le match s’annonce ouvert, les Bleus devront cependant établir une nouvelle référence, par leur performance, et espérer que leur défense bancale tiendra le choc. De leur côté, les Allemands ont une certaine solidité à faire valoir, mais moins importante qu’en 2014, qui plus est en l’absence de Mats Hummels, suspendu. On se souvient qu’au Brésil, Toni Kroos avait lâché : "Je pense que l’Allemagne est meilleure que la France." Et cette fois ? "La France est très forte et solide. Ca ne sert à rien de dire qui est meilleur. Il faudra le prouver sur le terrain." On n’ira pas jusqu’à  dire que les Bleus ont déjà gagné. Mais on remarque que le milieu du Real Madrid dégage moins d’assurance qu’il y a deux ans. Dit autrement : c’est le moment ou jamais.


La rédaction de TF1info

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