Euro 2016 : la France n’était pas au niveau de l’Allemagne… mais elle a gagné

Publié le 7 juillet 2016 à 23h54
Euro 2016 : la France n’était pas au niveau de l’Allemagne… mais elle a gagné

EURO 2016– Les Bleus étaient soumis jeudi soir au plus gros test possible : une demi-finale contre l’ogre allemand. Mais avec cette victoire 2 à 0 ramenée du Vélodrome de Marseille, l’histoire n’a pas dit s’ils méritaient vraiment d’accéder à la finale de "leur" Euro, se contentant seulement de rappeler qu’en matière de football, seule l’efficacité compte.

"La seule réalité, c’est le terrain et demain (jeudi) on en saura un peu plus sur nous", avait annoncé Hugo Lloris. Et la question était de savoir si les Bleus, après deux ans de matchs amicaux sans conséquences et une cascade de forfaits, allaient se montrer au niveau d’un choc majuscule comme celui qui les attendait, ce jeudi soir à Marseille.

Les Allemands étaient égaux à eux-mêmes

De cet Everest que représentait le champion du monde allemand, en demi-finales d'un Euro. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la réponse fut longue, et douloureuse, à se dessiner. Mais le résultat est là : l’équipe de France est en finale.

On concède que, dans un premier temps, on a passé un certain temps à chercher des signes, quelque chose qui nous indiquerait laquelle des deux formations allait plier le premier sous la pression. Sauf qu’on a décelé la même tension dans les regards de Jerome Boateng et d’Antoine Griezmann durant l’échauffement. Et que le début de match a été trompeur. Dix minutes durant, les Bleus ont fait le siège du but de Manuel Neuer, enchaînant les talonnades sur des séquences de conservation du ballon qui ont fait basculer le public du Vélodrome dans l’ivresse. Sur chaque geste, sur chaque duel, sur chaque ballon gagné, l’enceinte a mis nos tympans au supplice.

Et Griezmann surgit

On a alors pensé que le match serait vite gagné, qu’on ne serait pas déçu. On avait oublié les Allemands. Lesquels ont posé le pied sur le ballon… et n’ont vu personne venir le leur disputer durant tout le premier acte. Cela a donné une double occasion pour les champions du monde dès le quart d’heure de jeu. Et de longues minutes en apnée pour les amoureux des Bleus, réduits au silence par les 30 000 supporters allemands disséminés dans tout le stade.

Clairement, Didier Deschamps avait décidé de laisser le ballon à l’adversaire. Mais l’immobilisme de ses joueurs face au porteur était-il choisi ? La stratégie pouvait signifier une volonté de fatiguer la Mannschaft tout en préservant ses forces. Sur le moment, elle a, en tout cas, ressemblé à une opération-suicide… Jusqu’à une ouverture du score miraculeuse (cette main de Schweinsteiger) juste avant de rentrer au vestiaire. La frontière entre la chance et le génie est décidément ténue.

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Le stade, tiraillé entre son angoisse, son soulagement et ses espoirs, s’est exprimé de manière plus diffuse après la pause, comme s’il craignait la force de la révolte allemande. Comme si une Marseillaise a cappella pouvait faire office de défense. Pourtant, l’Allemagne ne s’est pas montrée dangereuse ensuite. Et la sortie sur blessure de son autre défenseur central titulaire, Jerome Boateng, cumulée à la suspension de Hummels, a provoqué à la fois une bronca et une attente plus concrète. Dans un Vélodrome désormais incapable de pousser par la voix, la France tout entière se trouvait au carrefour de ses ambitions, avec une direction claire à devoir assumer.

La veille, Didier Deschamps n’avait pas su définir le style de jeu de son équipe , en dehors du fait qu’elle avait gagné, et devait encore le faire. Ses mots confus ont finalement pris tout leur sens sur la pelouse sablonneuse du Vélodrome. Giroud et Payet ont, certes, gâché deux contres qui auraient permis de tuer le match. Mais on a surtout vu les Bleus défendre avec toute leur hargne, tout leur cœur, se laissant tout simplement porter par le résultat. Jusqu’à ce que Griezmann ne vienne planter l’ultime banderille, pour réveiller le stade. Et le peuple.

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La veille, le sélectionneur allemand, Joachim Löw, avait prédit : "Le scénario du match aura une grande influence. Celui qui ne commettra pas d’erreur ou qui sera le plus efficace devant le but l’emportera. L’envie de l’emporter peut aussi faire la différence." Didier Deschamps, lui aussi, en avait parfaitement conscience. Dont acte.

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La rédaction de TF1info

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