À la découverte de Mayotte, nature diverse et authentique

Publié le 5 juillet 2021 à 8h00
Plage N'Gouja, dans le sud de l'île de Mayotte
Plage N'Gouja, dans le sud de l'île de Mayotte - Source : iStock

ÉVASION - Île tropicale française de l’Océan indien, Mayotte recèle de trésors. Influencé par l’Afrique, entouré d’incroyables coraux, l’archipel dépayse ses visiteurs.

"Tant qu'on n'a pas accosté on n'arrête point de pagayer", dit un proverbe mahorais. L’archipel d’îles et îlots volcaniques, au Nord-ouest de Madagascar et à l’Est du Mozambique, sait de quoi il parle. La toile volcanique, qui se déploie au cœur de l’Océan indien, compte 185 kilomètres de côtes à 8 000 kilomètres à vol d’oiseau de Paris. La plus jeune collectivité française (101e département depuis 2011), comprend 280 000 habitants (en très forte progression). C’est le plus jeune département français : la moitié des résidents à moins de 18 ans. Dynamiques, généreux et joyeux, les Mahorais ont frappé Laurent Boschero, responsable de l’édition Mayotte du Petit Futé sorti en 2019, la première fois qu’il a mis les pieds dans la capitale Mamoudzou : "Les vêtements traditionnels, les masques d’argile, la gaîté et la bienveillance des Mahorais m’ont réjouies. L’environnement m’a immédiatement fait penser à l’Afrique. Beaucoup d’effervescence et d’activités."

Mayotte, un archipel plein de charme

Le département souffre d’un déficit de notoriété. Le tourisme reste encore peu développé (vous ne trouverez pas de gros complexes hôteliers et seules deux compagnies aériennes proposent un aller-retour quotidien). L’archipel joue alors la carte de l’authenticité avec des petites structures, parfois chez l’habitant, pour mettre les visiteurs dans les meilleures conditions possibles. "Beaucoup d’acteurs proposent des chambres, il y a une vraie demande", confirme Laurent Boschero. Le département lève des fonds européens pour accompagner des projets de développement hôtelier. "Le site n’est pas envahi par le tourisme de masse, c’est vraiment agréable. Vous pouvez observer les tortues, les dauphins ou les baleines, manger des brochettes de viande au barbecue sur la plage sans vous retrouver les uns contre les autres", se réjouit Laurent Boschero.

Exceptionnelle faune et flore

L’environnement coupe le souffle. Le lagon, protégé par une double barrière de corail, protège une biodiversité extraordinaire. Les scientifiques découvrent environ une espèce endémique chaque semaine : végétaux, insectes, petits mammifères, reptiles… La mer abrite également énormément d’espèces étonnantes : des petits poissons de plein de couleurs, des raies manta, le cœlacanthe (plus vieux poisson du monde d’environ 250 millions d’années, tout petit avec des couleurs presque transparentes), les poissons papillons, les poissons ballons, les poissons clown, les poissons-perroquets, le mérou, les anémones, ou encore les éponges. Peu bétonnées, préservées, les îles restent peu urbanisées. Elles demeurent néanmoins menacées par l’habitat informel, qui concerne beaucoup de monde à Mayotte, sans papiers ou touché par une extrême pauvreté. "L’environnement n’est pas suffisamment protégé contre la chasse sauvage, la bétonisation et l’érosion des côtes", regrette Laurent Boschero.

Pour parcourir cet incroyable environnement, vous pouvez faire du kayak à fond de verre pour apercevoir les fonds marins, de la plongée au milieu des poissons ou partir en randonnée. Les parfums d’ylang-ylang ou de vanille qui se diffusent dans l’air ravissent.

Fruits et poissons

Du côté de l’assiette, les épices, le lait de coco, le riz, le manioc et la banane servent de base aux plats principaux des insulaires. Les poissons se cuisinent en soupe ou au barbecue, avec du piment, de la cannelle, du safran ou du girofle. La viande se fait en ragoût ou au barbecue avec les mêmes épisses, des tomates, ail et oignons.

Fêtes et traditions mahoraises

Enfin, beaucoup de fêtes jalonnent l’année sur la partie française des Comores. Les fêtes religieuses d’abord, avec les musulmanes le Miradji (mars) et la Aïd El-Kebir (dont la date évolue selon les années). Moins réputées, les fêtes chrétiennes demeurent également fériées. Mayotte célèbre également l’abolition de l’esclavage sur l’archipel (27 avril). Le premier week-end de juillet, à Mamoudzou, une course de pneus soulève les foules.

Tous les vendredis, certaines le portent quotidiennement, les Mahoraises s’habillent en salouva. La tenue traditionnelle mahoraise consiste à nouer deux bouts de tissus : un cousu autour de la taille, l’autre autour de la tête ou sur l’épaule que l’on porte comme un voile. Les tissus peuvent être de toute sorte, brodés et de plein de couleurs. Porté au travail, à l’école, lors des mariages ou même des enterrements, il démarque la femme dont le rôle, très important à Mayotte, ne s’est jamais démenti. Ce sont par exemple les femmes qui possèdent les terres et les maisons dans le plus jeune département français.


Geoffrey LOPES

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