PACIFIQUE - Après le tsunami du 11 mars 2011 ayant entraîné le gigantesque accident nucléaire de Fukushima, les autorités japonaises ont érigé un mur sur des centaines de kilomètres pour protéger le nord-est du pays.
Dix ans après, cette catastrophe naturelle reste l'une des plus meurtrières de l'histoire. Le tsunami de 2011 a engendré la mort de 20.000 Japonais et ravagé les côtes du nord-est du pays. Face au traumatisme, les autorités nippones ont paré les régions les plus touchées de 450 kilomètres de remparts en béton. Un mur anti-tsunami qui ne fait toutefois pas l'unanimité.
Certains s'en réjouissent. "Je pense que sans un mur aussi grand, on ne peut pas arrêter un tsunami", affirme un jeune surfeur sur TF1. Quand d'autres, en revanche, portent un regard plus nuancé sur cette construction qu'ils ne jugent pas utile.
Un mur avait déjà été construit à Miyako avant le tsunami, où les vagues ont atteint jusqu'à 17 mètres de haut en 2011. Mais cette prévention n'a pas suffi à enrailler le chaos. "Le tsunami est arrivé jusqu'au mur, témoigne un homme ému. On avait fait beaucoup d'exercices, mais on se disait qu'aucun tsunami ne pourrait jamais dépasser notre mur. On pensait vraiment qu'on était en sécurité grâce à lui."
Refusant la construction d'un mur plus haut, certaines communes ont préféré s'exiler dans l'arrière-pays, sur des collines verdoyantes. "En fait j'ai le sentiment que la mer m'a sauvé la vie, confie une miraculée. Ce que je ressens, ce n'est pas de la peur, mais plutôt une envie forte de vivre avec la mer." "Après la catastrophe, je ne voulais plus voir la mer, raconte une autre rescapée. Mais maintenant, ça fait neuf ans et je me dis qu'on a grandi avec l'océan, c'était un repère quotidien et il me manque."
Une mer aussi belle qu'il y a 1000 ans.
Un ostréiculteur japonais sur TF1
Malgré la présence imposée de la digue, de nombreux survivants continuent de maintenir un lien fort avec l'océan, source de revenus inestimable. Un ostréiculteur constate que les fonds marins se sont totalement reconstitués depuis le cataclysme. La récolte d'huîtres y serait même meilleure. "Le tsunami a creusé le sol, explique-t-il. Toutes les saletés qui s'étaient accumulées ont été nettoyées. Je pense que ça nous a rendu une mer aussi belle qu'il y a 1000 ans." "Après, si elles grandissent si vite, c'est parce que je leur donne beaucoup d'amour", plaisante l'homme à bord de son bateau.
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Une décennie plus tard, côté terre, non loin de la centrale de Fukushima, certains villages encore jugés radioactifs sont toujours interdits d'accès. Les vestiges de la catastrophe sont visibles, mais cela n'empêche pas d'anciens habitants de s'y retrouver régulièrement pour se remémorer les souvenirs d'antan et célébrer la vie. "C'est nostalgique, comme au bon vieux temps. On se sent le cœur apaisé ici. C'est un endroit où nous les Japonais on peut se reposer", témoigne un jeune homme sourire aux lèvres.