Le bac de Français sur Twitter ? "Victor Hugo si j'te croise dans la rue t'es mort"

Publié le 18 juin 2014 à 19h20
Le bac de Français sur Twitter ? "Victor Hugo si j'te croise dans la rue t'es mort"

BACCALAURÉAT - Les élèves de Première ont planché ce mercredi sur la session 2014 d'épreuve anticipée de français. Avec, en guise de sujet, le poème Crépuscule de Victor Hugo. Apparemment, l'auteur leur reste en travers de la gorge...

Connaissez-vous "Crépuscule" de Victor Hugo ? Tiré de ses "Contemplations", ce poème repose sur un dialogue entre la vie ("Que dit-il, le brin d’herbe ?") et la mort ("et que répond la tombe ?"). Encore faut-il le savoir, tout du moins le déceler.

Et visiblement, ce n'est pas le cas de nombreux lycéens qui, mercredi 18 juin, ont découvert ces quelques strophes d urant l'épreuve anticipée du bac de Français.  Le "Crépuscule" s'est en effet attiré une volée de bois vert sur Twitter, le topic "Victor Hugo" se hissant en tête des tendances grâce à des tweets tous plus violents les uns que les autres. Sélection.

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      Sévères, nos jeunes lycéens ? A vous de juger : voici le désormais fameux Crépuscule de Victor Hugo.

      L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
      Frissonne; au fond du bois la clairière apparaît ;
      Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
      Avez-vous vu Vénus à travers la forêt?

      Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
      Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants ?
      Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines;
      L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants.

      Que dit-il, le brin d'herbe ? et que répond la tombe ?
      Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs.
      Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe;
      Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.

      Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez ! faites envie,
      Ô couples qui passez sous le vert coudrier.
      Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
      On emporta d'amour, on l'emploie à prier.

      Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles.
      Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau.
      Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles,
      Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.

      La forme d'un toit noir dessine une chaumière ;
      On entend dans les prés le pas lourd du faucheur ;
      L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière,
      Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.

      Aimez-vous ! c'est le mois où les fraises sont mûres.
      L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
      Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
      Les prières des morts aux baisers des vivants.


      Thomas GUIEN

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