RÉUSSITE - Souffrant d’autisme non-verbal, un jeune rennais a décroché son baccalauréat scientifique. Un message fort pour sa mère, qui estime que "les autistes doivent être éduqués, pas soignés".
Nicolas Le Blet, 17 ans, fait la fierté de sa mère. Atteint d’autisme non-verbal (lorsque la personne ne parle pas ou n’a pas un langage fonctionnel), le jeune rennais vient en effet d’obtenir son baccalauréat filière scientifique. Passé par le rattrapage - "il est long à taper, cela le fatigue. En histoire-géographie, il n’a pas eu le temps de faire la seconde partie", décrit sa mère Laurence -, le nouveau bachelier a choisi la fac de physique pour continuer ses études.
"Nicolas est allé en filière scientifique, car c’est plus simple d’écrire en mathématiques et en physique", explique sa mère à Ouest France. "Il est très ouvert et dévore ses cours. Comme les autistes non-verbaux, c’est une machine à apprendre". Au nombre de ses passions, l’économie et l'histoire de la Shoah y figure en bonne position. La musique, aussi. Il apprend à jouer du piano via le logiciel Skype. "Nicolas aime beaucoup le son. Ce sera peut-être une voie d’orientation", anticipe Laurence.
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Engagée sur la question de l’éducation des enfants autistes, l’heureuse maman en profite pour donner son point de vue : "La France a 40 ans de retard sur ses voisins. Ailleurs, l’instruction est développée". Le Plan Autisme ? "Les fonds doivent aller à l’éducation, pas dans le médico-psychologique". Pour elle, l’amélioration des conditions de développement pour les jeunes gens atteints d’autisme passe par une seule chose : "les autistes doivent être éduqués, pas soignés".
Arrêter de faire culpabiliser les parents, ne plus sous-estimer les enfants qui, comme son fils, s’exprime uniquement en faisant des gestes, pour que d’autres suivent le modèle de Nicolas et obtiennent à leur tour le bac.