Accident mortel en Gironde : ce que l'on sait de l'enquête

Publié le 23 octobre 2015 à 19h40
Accident mortel en Gironde : ce que l'on sait de l'enquête

DRAME - Un accident d'autocar, le plus meurtrier depuis plus de 30 ans en France, a fait au moins 43 morts et quatre blessés graves vendredi matin dans une collision avec un camion à Puisseguin (Gironde). Metronews fait le point sur cette tragédie.

► Les circonstances de la collision
La collision s'est produite peu avant 07h30 sur la commune de Puisseguin (Gironde), sur la route départementale 17, au bord d'une forêt. Sous la violence du choc, l'autocar, qui transportait des personnes âgées, et le camion se sont embrasés. Selon les premiers éléments de l'enquête, "le camion se serait déporté et le bus aurait percuté" le semi-remorque, a indiqué le porte-parole de la gendarmerie, précisant que le camion était sans doute à l'arrêt au moment de la collision. Pour l'heure, les enquêteurs ne savent pas pourquoi le bus s'est enflammé aussi rapidement. 

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► Qui sont les victimes ?
Au moins 43 personnes ont perdu la vie dans ce drame. Deux se trouvaient dans le camion immatriculé en Mayenne : il s'agit du chauffeur et d'un enfant de 3 ans qui se trouvait également dans la cabine du véhicule. "Il s'agit probablement de son fils", a indiqué la gendarmerie. Le reste des victimes, 41 ou 42 selon le procureur de Libourne, Christophe Auger, en charge de l'enquête, sont des personnes âgées passagers du bus et membres d'un club de loisirs de la commune de Petit-Palais-et-Cornemps (643 habitants), partis tôt le matin de cette bourgade, située à 7 km du lieu du drame, pour une excursion d'une journée dans les Pyrénées-Atlantiques, à Arzac. Selon M. Auger, l'incertitude sur le nombre de victimes est dû au fait que le manifeste recensant le nombre des passagers a vraisemblablement brûlé dans l'accident : "On peut avoir des personnes inscrites qui ne se trouvaient pas dans ce car, et l'inverse. Il y avait une liste dans le car qui n'a pas pour l'instant été retrouvée", a-t-il déclaré. Selon lui, l'identification des victimes pourrait prendre jusqu'à trois semaines.

► Huit blessés dont quatre graves
Huit passagers de l'autocar ont réussi à sortir du piège du brasier : quatre d'entre eux sont dans "un état grave" - deux étant grièvement brûlés, deux autres souffrant de traumatismes crâniens - et quatre plus légèrement blessés, a indiqué la préfecture de Gironde. Le maire de Puisseguin a salué le geste héroïque du chauffeur de bus, sorti indemne de l'accident, qui a ouvert "les portes pour permettre au maximum de passagers de quitter" le véhicule. "Il a expliqué qu’il s’est trouvé face à un camion en portefeuille, il n’a pas pu l'éviter. Il a réussi à ouvrir les portes et des passagers ont pu quitter le bus. Lui, au péril de sa vie, puisque les flammes l’ont léché, a réussi à évacuer quelques personnes", a précisé sur Europe 1 un médecin des secours ayant pris en charge le conducteur. Un automobiliste, qui suivait le bus, a également participé au sauvetage. Il a brisé une vitre de l'autocar et fait sortir plusieurs personnes.

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► Une route "sinueuse" et "dangereuse"
De nombreux d'habitants ont témoigné de la dangerosité de la route où s'est déroulé le drame. "Combien de voitures j'ai vu tomber dans le fossé, dans les vignes, sur cette route qui est très dangereuse en bas", a ainsi témoigné à l'AFP Jacques Deval, dont des membres de la famille ont été blessés. Le maire de Puisseguin a également évoqué une route "très sinueuse" avec "une enfilade de virages serrés". La gendarmerie a précisé que la chaussée serait condamnée au moins trois jours pour les besoins de l'enquête.

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► Le camion "n'était pas totalement sur sa voie"
Difficile pour l'heure d'établir les responsabilités dans ce drame. "Les investigations sont insuffisantes pour en déterminer la raison", a ainsi martelé le procureur de Libourne, Christophe Auger. Toutefois, à en croire le témoignage du chauffeur du bus, entendu par les gendarmes, le camion pourrait avoir été déporté dans un virage, entraînant le choc frontal avec le car qui venait en sens inverse. "Le chauffeur a fait des déclarations qui laissent penser que le camion n'était pas totalement sur la voie", a déclaré M. Auger. Selon son employeur, l'homme qui conduisait le camion était pourtant "expérimenté".

► D'importants moyens déployés
L'enquête a été confiée par le Parquet de Libourne à la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Bordeaux. Des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés sur place. Au total, près de 200 gendarmes sont mobilisés. La préfecture a mis en place une cellule de crise, avec un numéro vert (0800 009 763) pour les familles de victimes. Une cellule psychologique est également à disposition des familles et des proches à l’école, place de la mairie à Puisseguin. Une chapelle ardente a été dressée.


La rédaction de TF1info

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