Affaire Bettencourt : les larmes de Patrice de Maistre

Publié le 29 janvier 2015 à 20h09
Affaire Bettencourt : les larmes de Patrice de Maistre

JUSTICE – Après le fantasque artiste François-Marie Banier, le tribunal a interrogé ce jeudi un autre personnage clé de l'affaire : Patrice de Maistre. L'ancien homme de confiance de la milliardaire Liliane Bettencourt est soupçonné entre autres d'abus de faiblesse sur la vieille dame. Loin de la personnalité du photographe, c'est un homme abattu qui s'est présenté à la barre.

Dans la galaxie Bettencourt, on demande le gestionnaire de fortune. Après François-Marie Banier, l'ancien confident de la milliardaire, ce fut ce jeudi au tour de Patrice de Maistre de se présenter à la barre. La stature haute et les jambes tremblantes, celui à qui la riche héritière de l'empire L'Oréal confiait ses millions fait aujourd'hui pâle figure. On est loin, très loin de l’exubérance et du culot de François Marie Banier, premier des dix prévenus a s'être présenté à la barre la vieille. Cette fois, c'est avec gravité et émotion que l'homme parle de cette affaire. Quoi de plus accablant, en effet que d'être accusé, lui, l'homme de confiance, d'abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt ? Il est soupçonné d'avoir obtenu abusivement plus de 12 millions d'euros de la vieille dame, entre 2007 et 2009.

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Visiblement ému, stressé, l'homme de 65 ans est à la barre comme un adolescent à un oral du bac. Mains jointes dans le dos, il se tord les doigts, trépigne, cherche ses mots. En évoquant ses enfants, il fond littéralement en larmes. L'audience n'a commencé que depuis quelques minutes et déjà, l'ambiance se tend. Aux petits soins, la femme de Patrice de Maistre (qu'elle surnomme affectueusement "Patou" en public) sort les mouchoirs. Et lui en fait passer. Il en aura besoin quelques minutes plus tard. A l'évocation d'Alain Thurin, ex-infirmier de Liliane Bettencourt, entre la vie et la mort après une tentative de suicide, l'homme s'effondre sur la table. "Pardonnez ce spectacle désolant, je suis émotif", sanglote De Maistre. Puis se reprend. Prêt à entrer dans le vif du sujet.

"Liliane Bettencourt était en bataille"

Employé à partir de 2003 auprès de Liliane Bettencourt, leurs relations sont passées de "superficielles" à "professionnelles". "Vous étiez très proches", rectifie l'avocat de la partie civile. Très proche en effet, car dans des enregistrements pris à son insu, Patrice de Maistre apparaît comme un des lieutenants de Liliane Bettencourt dans la guerre que se livraient la mère et la fille. "N'avez vous pas insufflé à Madame Bettencourt cette envie de faire la guerre ?", l'interroge l'avocat de la fille Meyers Bettencourt, partie civile dans le dossier. "J'étais auprès d'elle, je la conseillais, mais c'était elle qui était en bataille", se défend Patrice de Maistre.

C'est ainsi qu'il se présente : un homme droit ("tout ce que je possède, je l'ai gagné"). Victime, presque. "Je suis victime d'opprobre depuis des mois", lâche-t-il ainsi, les yeux embuées des larmes qu'il a du mal à refréner. Saura-il convaincre le tribunal ? Passé l'examen des "personnalités", le procès entrera la semaine prochaine dans le vif du sujet avec celui des faits. Et cette fois, les larmes ne seront d'aucune aide.

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La rédaction de TF1info

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