Affaire Maëlys : l’avocat de Nordahl Lelandais fustige les "incohérences" de la "version officielle"

Publié le 24 janvier 2018 à 11h25
Affaire Maëlys : l’avocat de Nordahl Lelandais fustige les "incohérences" de la "version officielle"

DISPARITION - Alors que la justice a rejeté, mardi, la demande de remise en liberté de Nordahl Lelandais, mis en examen dans l’affaire Maëlys, son avocat a dénoncé mercredi un "acharnement évident" contre son client. Et revient sur certaines informations diffusées dans la presse qui "faussent les données de la justice".

Il ne décolère pas. Au lendemain du rejet de la demande de remise en liberté de Nordahl Lelandais, principal suspect dans la disparition de la petite Maëlys, son défenseur  Me Alain Jakubowicz, s’est exprimé mercredi sur RTL. Si la décision du juge des libertés ne le surprend pas, l’avocat remet une nouvelle fois en cause la version des faits "incohérente" présentée par l’accusation. Et dénonce, surtout, les fausses informations et les "prétendus scoops" sortis dans les médias, qui constitueraient "un acharnement évident" contre son client.

Selon Me Jakubowicz, le dossier présente en effet des éléments qui contredisent la version "officiellement présentée par l’accusation et par la presse". Au coeur de cette controverse, l’heure de la disparition de la fillette dans la nuit du 26 au 27 août, estimée à 2h45 par le procureur.  Alors que l’avocat avait évoqué un témoin indiquant avoir vu l’enfant à 3h15, des médias ont rapporté que ce cousin de la mère de Maelys était revenu sur cette chronologie. "Cela est inexact", assure l’avocat, selon lequel le témoin a donné l’horaire initial "le lendemain du drame, c’est-à-dire au moment où sa mémoire était la plus fraîche" et qu’il l’a confirmé un mois plus tard. 

S’il a indiqué un autre horaire au cours d’une troisième audition, l’heure de 3h15 "est validée par nombre d’autres témoignages" et notamment par la compagne de ce témoin, mais aussi par "la malheureuse maman de Maëlys le lendemain du drame", assure Me Jakubowicz. "Comment voulez-vous, dans ces conditions, que j’accepte que l’on dise qu’elle était dans un véhicule à 2h47 ?", poursuit-il.

"Nordahl Lelandais vit un enfer"

Réagissant également à l’information selon laquelle les parents de Maëlys l’auraient identifiée sur les images de vidéosurveillance, l’avocat assure qu’ils ne l’ont "jamais reconnue formellement", d'après le dossier et que ce "prétendu scoop est une honte".

La version officilelle "conditionnerait l’opinion publique" contre son client, mais nuirait aussi à la bonne conduite de l’enquête : "On doit chercher parmi les gens qui étaient encore présents entre 3h15 et 3h30", mais on ne le fait pas car "on est tellement convaincu que c’est lui qu’on néglige toute autre piste, et cela est révoltant".

Interrogé sur l’état d’esprit de Nordahl Lelandais, Me Jakubowicz refuse de s’étendre, avant de dire : “Il vit un enfer, mais que voulez-vous que je fasse ? Que je fasse pleurer dans les chaumières ? On m’opposera que sa souffrance ne peut être comparée à celle des parents de Maëlys." Et lui-même, est-il convaincu que Nordahl Lelandais est innocent ? "Ça ne vous regarde pas", assène-t-il à Yves Calvi.


Tristan MICHEL

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