FAIT DIVERS - Une salle de prière musulmane a été incendiée ce samedi matin à Ajaccio. Le procureur privilégie la piste criminelle.
Une salle de prière musulmane d'Ajaccio a été détruite par un incendie ce samedi 30 avril, probablement d'origine criminelle, a-t-on appris auprès du parquet.
Des actes "comparables" à d'autres attaques islamophobes
Aux alentours de 5h du matin, un incendie a fortement endommagé une salle de prière musulmane située à l’entrée d’Ajaccio, dans le quartier de Mezzavia, a indiqué le procureur de la République d’Ajaccio, Eric Bouillard, précisant que la piste criminelle était privilégiée dans l'enquête. "Les dégâts sont importants, ils ont été manifestement causés par des hydrocarbures. Ce sont des actes comparables à ceux qui se sont produits à plusieurs reprises dans le département", le préfet se référant à plusieurs actes islamophobes commis dans la région.
Une salle de prière musulmane détruite dans un incendie cette nuit vers 4h30 à Ajaccio, à Mezzavia pic.twitter.com/y4L8jy41Wj — France Bleu RCFM (@FranceBleuRCFM) 30 avril 2016
Une salle qui avait déjà était vandalisée
La salle de prières, située derrière le stade de football de l’équipe du Gazélec d’Ajaccio, est l’une des deux plus grandes de la ville et a déjà fait l’objet d’actes de vandalisme par le passé. L'enquête ouverte pour dégradation par incendie a été confiée à la police judiciaire et aux enquêteurs de la sécurité publique.
Le 26 décembre 2015, une salle de prière avait été vandalisée à Ajaccio, faisant grand bruit en cette fin d'année. Un acte criminel qui trouvait sa source dans le guet-apens dans lequel étaient tombés un pompier et deux policiers, la veille. Le fait divers avait généré de nombreuses manifestations et interrogé sur le climat extrêmement tendu ainsi que le sort de la communauté musulmane dans le chef-lieu de la Corse.
Présents sur place, de nombreux fidèles, venus en voisin, ont fait part de leur désarroi devant les dégâts :
Le Conseil français du culte musulman et l'Observatoire contre l'islamophobie, par communiqué ou via l'AFP, ont respectivement condamné "des actes intolérables", "vils et odieux". Le ministre de l'Intérieur a quant à lui dénoncé un "acte inacceptable".