PROFIL - On connaît l'identité de l'auteur des attaques commises dans l'Aude ce vendredi matin et qui ont été revendiquées par Daech. Il s'agit de Radouane Lakdim, 25 ans. Connu pour des faits de petite délinquance, il vivait à Carcassonne chez sa mère.
Radouane Lakdim a été abattu ce vendredi en milieu d'après-midi, par les forces de l'ordre. Le profil de cet homme qui a ouvert d'abord le feu sur des CRS à Carcassonne (Aude), puis sur des personnes présentes dans un hypermarché Super U non loin de là, à Trèbes, commence à se préciser.
Naturalisé français en 2004, il était d'origine marocaine, âgé de 25 ans. Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, a confirmé qu'il était connu de la police pour des "faits de petite délinquance, possession et deal de stupéfiants". Selon nos informations, on retrouve dans son casier judiciaire une arrestation pour violences, destructions et outrage en 2010, pour détention d'armes en 2011, outrage à agent en 2014, défaut de permis de conduire en 2016 et enfin détention d'armes et de stupéfiants en 2017, sa dernière affaire.
"Nous ne pensions pas qu'il était radicalisé. Il est passé à l'acte brusquement alors qu'il était surveillé" a ajouté le ministre, précisant que Radouane Lakdim était "quelqu'un de solitaire qui est passé à l'acte seul ce matin". Plusieurs témoins rescapés de l'attaque dans le magasin indiquent qu'il a crié "Allah Akbar", s'est réclamé de Daech - l'EI a d'ailleurs revendiqué ses attaques après sa mort - et a demandé la libération de Salah Abdeslam.
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Domicilié chez ses parents
Son entourage indique que le jeune homme vivait chez ses parents, à Carcassonne, et qu'il était en recherche d'emploi. Dans son cercle proche, on le décrit comme "un type bien, gentil".
Sa famille se veut coopérative. Ce vendredi matin, deux de ses quatre soeurs ont appelé les gendarmes pour leur dire que Radouane Lakdim avait appelé leur mère pour lui avouer qu’il était à l’origine de la fusillade. Ces deux mêmes soeurs, la mère, puis le beau-frère se sont tous les quatre rendus au supermarché ce même jour pour tenter de l'arrêter.
Inscrit dans trois fichiers des services de renseignement
Le Franco-marocain était inscrit dans trois des services de renseignement français : dans un fichier propre à la DGSI qui s’appelle "Cristina" (centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et des intérêts nationaux), mais aussi au FSPRT en 2015. Il était également Fiché S depuis 2014 pour avoir diffusé et consulté de la propagande islamique sur Internet. Ces dernières semaines encore, son suivi ne donnait rien au point qu’il était question de ressortir une dernière fois son nom du fichier, estimant que ses liens avec la mouvance islamo-radicale n’étaient pas assez forts. Une lettre manuscrite, faisant office de testament a pourtant été retrouvée lors des perquisitions effectuées au soir de son acte à son domicile. Il y fait allusion à Daech...
La section antiterroriste du parquet de Paris, saisie de l'enquête, devra établir comment le jeune homme a pu passer à l'acte sans que des signes avant-coureurs n'aient été visibles.