Attentats du 13 novembre : des victimes vont porter plainte contre l'entreprise chargée de la sécurité du Bataclan

Publié le 6 mai 2017 à 16h47
Attentats du 13 novembre : des victimes vont porter plainte contre l'entreprise chargée de la sécurité du Bataclan

JUSTICE - Une plainte contre deux entreprises de sécurité et cinq agents sera déposée la semaine prochaine par Me Bernard Benaïem, défenseur d'une quinzaine de victimes de l'attentat commis le 13 novembre 2015 au Bataclan. Selon l'avocat, plusieurs éléments de l'enquête ont montré que des agents qui travaillaient le soir de l'attaque n'avaient pas de carte professionnelle, obligatoire pour exercer ces fonctions.

Un an et demi après l'attaque qui a fait 90 morts et plusieurs dizaines de blessés au Bataclan, une nouvelle plainte sera déposée la semaine prochaine par un avocat. "La plainte vise deux entreprises de sécurité et cinq agents, indique Me Bernard Benaïem à LCI ce samedi, confirmant une information du Point. Il est apparu en effet que plusieurs des personnes en poste ce soir-là pour assurer la sécurité de la salle de concert du 11e arrondissement de Paris n'avaient pas de carte professionnelle, carte pourtant indispensable pour exercer ce type de fonctions". 

L'avocat parisien, qui représente une quinzaine de victimes dans ce dossier, précise qu'il déposera sa plainte mardi ou mercredi. "Mes clients veulent comprendre certaines choses. Pourquoi, ce soir-là, on n’avait pas d'information sur le Bataclan? Pourquoi les secours ont mis du temps à arriver ? Pourquoi le GIGN n'a pas pu intervenir ?J'ai constaté, grâce aux témoignages de plusieurs personnes qui étaient présentes ce soir-là boulevard Voltaire, qu'il y avait un problème réel de sécurité : la façon dont les portes étaient ouvertes, la façon dont les gens rentraient, la façon dont la billetterie était faite... Tous ces problèmes n'en sont pas jusquà'ce qu'il se passe quelque chose et qu'ils prennent une autre dimension quand il y a un événement, de surcroît dramatique. L'absence de carte professionnelle de ces agents en fait partie". 

JT WE - Aux abords du Bataclan, rescapés, proches et anonymes se recueillent en silenceSource : JT 13h WE
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"Une phase compliquée du point de vue psychologique"

"Mes clients, poursuit-il, comme de nombreuses victimes des différentes attaques perpétrées en France depuis 2015, sont dans une phase compliquée du point de vue psychologique. Ils ont eu dans un premier temps l'impression que leur situation était prise en considération. Plus le temps passe, et moins les choses avancent pour eux du point de vue judiciaire. Au niveau de l'instruction, il ne se passe par grand-chose. Au niveau des indemnisations, c'est en cours, il y a des expertises, mais les choses ne sont pas réglées. Enfin, au niveau de la prise en considération sociétale, des questions se posent. Devenir une victime, est-ce devenir plus un poids qu'autre chose? ", s'interroge l'avocat.

Attentat du 13 novembre : des avocats réclament l'indemnisation du "préjudice d'angoisse"Source : Sujet JT LCI
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Me Benaïem cite ainsi plusieurs exemples de problèmes que rencontrent des victimes de l'attentat du Bataclan. "Certains de mes clients ont aujourd'hui des problèmes par exemple dans l'acquisition d'un bien, avec des assurances qui considèrent aujourd'hui qu'ils sont à risques parce que psychologiquement pas stables selon elles. D'autres ont des problèmes avec leurs employeurs qui, considérant que depuis l'attaque ils ne travaillent plus comme avant, cherchent à les licencier... Je ne vous parle pas d'un cas, mais de plusieurs", s'indigne l'avocat


La rédaction de TF1info

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