Biotrial, un labo exemplaire dans l'oeil du cyclone

Publié le 15 janvier 2016 à 21h01

ZOOM - Biotrial, l'établissement où ont été conduits les essais thérapeutiques qui ont causé l'hospitalisation de six personnes, était jusqu'à présent un exemple dans la recherche pharmaceutique, testant les produits pour de nombreux groupes étrangers.

La page internet de Biotrial ne répondait plus ce vendredi après-midi, et les portes et le rideau d'entrée de ses locaux restaient fermés. Et pour cause. C'est au sein de ce laboratoire privé basé à Rennes qu'ont été conduits les essais thérapeutiques qui ont causé l'hospitalisation de six personnes, dont une est en état de mort cérébrale et quatre autres dans un état grave.

L'établissement, agréé par le ministère de la Santé, "assure la réalisation de contrats de recherche auprès des laboratoires de l'industrie pharmaceutique français et internationaux et des industries de biotechnologies, dans le but d'évaluer les molécules médicamenteuses qu'ils mettent au point", était-il indiqué sur son site internet avant que celui-ci ne soit rendu indisponible.

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L'acteur "respecté" qui pestait contre l'administration

Ouest France , qui avait publié en 2014 un article sur le laboratoire, assure que la société, créée en 1989, "est un acteur reconnu et respecté de la recherche médicale". Le quotidien régional souligne qu'en 25 ans d'activité 55.000 volontaires sont passé dans son laboratoire. Des hommes et des femmes de 18 à 80 ans, payés entre 100 et 4500 euros. Le tout strictement encadré par l'Agence nationale de sécurité du médicament.

L'entreprise gère 80 études en moyenne chaque année et réalise 35 millions d'euros de chiffre d'affaires. En novembre 2014, Jean-Marc Gandon, président de Biotrial, pestait dans les colonnes de Ouest France contre la lenteur administrative et les "arguments bidons" des autorités qui priorisaient la sécurité du patient aux aspects économiques. Ces retards administratifs coûteraient un million d'euros de manque à gagner par jour. Ce qui a amené Biotrial à délocaliser au Royaume-Uni et aux États-Unis.

Bial, le groupe portugais qui a conçu la molécule

Ce n'est en effet pas Biotrial qui a conçu la molécule responsable du drame : il la testait pour le compte du groupe portugais Bial. Cette entreprise est un des principaux groupe pharmaceutique portugais, fondé en 1924. Il est spécialisé sur le système nerveux, la cardiovasculaire et les troubles respiratoires.

Selon l'AFP, ce vendredi après-midi, Bial, également présente au Royaume-Uni et aux Etats-Unis a assuré que "toutes les procédures en vigueur ont été respectées".

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La rédaction de TF1info

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