Bourges : la crémation d'une octogénaire bloquée à cause de son pacemaker

Publié le 2 décembre 2016 à 17h21
Bourges : la crémation d'une octogénaire bloquée à cause de son pacemaker
Source : AP/SIPA

IMBROGLIO - Onze jours après son décès à Bourges (Cher), une octogénaire ne peut toujours pas être incinérée car elle porte un pacemaker. Et le règlement des pompes funèbres en la matière est très rigoureux.

Onze jours après le décès d'une femme de 81 ans à Bourges (Cher), sa famille est en plein désarroi. En plus de son chagrin, elle doit affronter un imbroglio juridique. En cause : la présence d'un pacemaker nouvelle génération implanté dans le coeur de la défunte, qui empêche toute crémation, comme le révèle La Nouvelle République.

Car la loi est fomelle : la pile de l'appareil contient du lithium, qui peut exploser et endommager les équipements, voir être dangereux pour le personnel. 

Seule solution, retirer le pacemaker du corps de l'octogénaire… Sauf qu'il est très difficile de le faire. "Ce type de pacemaker nouvelle génération fait la taille d’une pièce de 1 euro et est directement implanté dans  le cœur du patient", explique à LCI Antoine Audry, directeur des Affaires techniques et réglementaires chez Medtronic France, la société qui le produit. "Cela le rend donc quasiment invisible après implantation".

Des expérimentations aux Etats-Unis démontrent que ce nouveau dispositif ne présente aucun risque lors de la crémation d'un corps
Antoine Audry, Medtronic France

Pour l'instant, c'est donc le statu-quo entre la famille et la société de pompes-funèbres. Une situation difficile à comprendre pour Medtronic. "Notre société a fait faire des expérimentations aux États-Unis démontrant que, du fait même de ses caractéristiques techniques, le nouveau dispositif ne présente aucun risque lors de la crémation d'un corps", nous confie Antoine Audry. 

Mais la direction générale de la Santé a souhaité reprendre l’expertise réalisée aux États-Unis et la faire expérimenter par un laboratoire spécialisé, nous a-t-on expliqué chez Medtronic France. Cela prendra donc du temps, sûrement plusieurs mois, avant de modifier la réglementation. 

"C’est très compliqué", lâche à LCI la mairie de Bourges, chargée de délivrer ou non les autorisations de crémation. "Il y a un vide juridique mais une solution est toutefois en passe d'être trouvée : déplacer le corps à Mérignac en Gironde". Là-bas, un crématorium pourrait effectuer l’incinération car le four est plus récent et la température plus basse.


Virginie FAUROUX

Tout
TF1 Info