Caen : la SNCF condamnée à indemniser la famille de Justine, 17 ans, fauchée par un train en 2010

Publié le 7 février 2017 à 18h57, mis à jour le 7 février 2017 à 20h18
Caen : la SNCF condamnée à indemniser la famille de Justine, 17 ans, fauchée par un train en 2010

JUSTICE - Le tribunal correctionnel de Caen a reconnu, mardi, la SNCF "responsable" sur le plan civil de l'accident qui a coûté la vie à Justine, 17 ans, tuée alors qu'elle traversait sur un passage aménagé dans une petite gare normande. Elle a en revanche relaxé la compagnie ferroviaire sur le plan pénal, provoquant la colère des proches de la victime.

La mère de la victime s'est dit "dégoutée". "C'est une grosse aberration", a-t-elle ajouté, rappelant que la traversée des voies dans la gare d'Audrieu se fait aujourd'hui par une passerelle et non plus par un passage plancher. SNCF Mobilités a été condamnée mardi à indemniser la famille de Justine, une adolescente de 17 ans tuée par un train alors qu'elle traversait une voie sur un passage aménagé dans cette petite gare du Calvados.

Le tribunal correctionnel de Caen a reconnu la société "responsable" de cet accident sur le plan civil, mais il l'a relaxée sur le plan pénal. Lors de l'audience le 15 décembre, le parquet avait pourtant requis une condamnation pénale de SNCF Mobilités et de SNCF Réseau (ex-RFF) à 50.000 euros d'amende chacune.  Le tribunal a totalement relaxé SNCF Réseau.

"C'est un problème de lien de causalité qui est mis en avant par le tribunal. Le tribunal reconnaît qu'il y a défaillance (dans la signalisation, ndlr) mais, selon lui, on ne peut déduire un lien suffisamment clair entre cette défaillance et l'accident", a expliqué Gabriel Sibout, avocat de la famille de la victime, qui va faire appel du jugement civil. Celui-ci ne reconnaît pas en effet le préjudice subi par la victime, le fait d'avoir été consciente qu'elle allait mourir. Seul le parquet peut faire appel de la relaxe sur le plan pénal.  

5 autres incidents de ce type en France malgré la présence de pictogrammes

SNCF Mobilités est condamnée à payer 35.500 euros de dédommagement à Mme Colette, 18.750 euros à chacun des trois frères et soeurs de la victime, et 11.250 euros au beau-père de la victime. "L'absence d'une signalétique claire est la cause indirecte mais certaine de la mort de Justine", avait estimé la procureure de la République, Carole Etienne, lors de l'audience, regrettant l'absence de pictogramme lumineux pour signaler l'arrivée d'un train. Le 2 juillet 2010, l'adolescente de 17 ans venait de descendre d'un train et voulait rejoindre son petit ami venu la chercher quand elle a été "broyée" par un autre train, a raconté sa mère à la barre.

A la barre, le gestionnaire d'infrastructures SNCF Réseau avait rappelé qu'entre 2010 et 2014, 29 accidents mortels (hors suicide) avaient eu lieu en France sur des traversées piétonnes de voies ferrées, dont 28 avec pictogrammes. En 2015, 5 autres accidents de ce type ont eu lieu sur le réseau national, tous malgré la présence de pictogrammes, selon la défense.


La rédaction de TF1info

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