Calais : trois hommes soupçonnés d'avoir fait passer plus d'un millier de migrants en Grande-Bretagne interpellés

Publié le 23 septembre 2016 à 20h30
Calais : trois hommes soupçonnés d'avoir fait passer plus d'un millier de migrants en Grande-Bretagne interpellés

FAIT DIVERS - Trois passeurs présumés, qui auraient convoyé 20 migrants par jour entre Calais et la Grande-Bretagne, ont été placés en détention provisoire ce vendredi. Ils comparaîtront lundi devant le tribunal correctionnel de Reims.

Ce vendredi, trois passeurs présumés, d'origine kurde, soupçonnés d'avoir convoyé 20 migrants par jour pendant cinq mois  entre Calais et la Grande-Bretagne,  ont été mis en examen et placés en détention provisoire ."S'ils ne demandent pas de délai supplémentaire pour préparer leur défense, Ils seront comparaîtront lundi. Mais pour l'instant, un seul a reconnu les faits"  indique le procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette à LCI. 

Le réseau qu'ils auraient animé a été démantelé après que les gendarmes ont découvert un téléphone portable en janvier dernier à l'occasion du contrôle d'un poids-lourds dans lequel s'entassaient plusieurs migrants. "Il n'appartenait à aucun d'eux. L'exploitation des données a permis d'obtenir des informations essentielles", poursuit le magistrat. 

Les candidats à l'Angleterre étaient transférés dans des camions bâchés ou frigorifiques.

Suite aux investigations menées dans le cadre d'une enquête ouverte pour "aide au séjour irrégulier", il a pu ainsi être établi que les migrants étaient emmenés par des passeurs dans des camionnettes, depuis la "Jungle" de Calais jusque sur une aire d'autoroute de l'A26, près de Reims (Marne). "Ils espéraient ainsi éviter les contrôles, relève Matthieu Bourrette. Les migrants  étaient ensuite transférés dans d'autres camions bâchés où il est plus facile de pénétrer, ou frigorifiques, qui sont moins contrôlés en raisons du respect de la chaîne du froid. Les camions étaient choisis également en fonction des plaques d'immatriculation pour avoir des véhicules se rendant probablement en Grande-Bretagne". 

Mercredi dernier, les surveillances ont porté leurs fruits. Trois passeurs âgés de 22, 23 et 24 ans ont été interpellés dans la 'Jungle' de Calais puis déférés à Reims pour "aide au séjour en bande organisée". "Selon les déclarations de l'unique passeur ayant reconnu les faits, les convois se faisaient depuis cinq mois à raison de 20 personnes par jour. Sur la période, cela représente entre 1 500 et 2000 personnes" relate le procureur ajoutant que les deux autres mis en examen, nés eux aussi en Irak, avaient affirmé être "des migrants et pas des passeurs". 

Un réseau qui acheminait 20 personnes par jour depuis cinq mois

Le tarif exigé par les passeurs était compris entre 1.000 et 6.000 euros, en fonction du nombre de personnes à prendre en charge pour effectuer le trajet.  "Pour ces faits, les passeurs encourent 10 ans d'emprisonnement, 750.000 euros d'amende, la confiscation de leurs biens et dix ans d'interdiction du territoire pour les étrangers" précise Matthieu Bourrette. 

Depuis le début de l'année, plus de 500 trafiquants ont été interpellés, et 29 filières démantelées, selon la préfecture du Nord. 


Aurélie SARROT

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