Créteil : la "catwoman" fait appel au "père Noël" et "J-F Copé" pour assassiner son mari

par Flore GALAUD
Publié le 3 mai 2016 à 10h23
Créteil : la "catwoman" fait appel au "père Noël" et "J-F Copé" pour assassiner son mari

PROCES - A compter de ce mardi 3 mai, Laurence Vulsin, 48 ans, va comparaître libre devant les assises de Créteil pour avoir voulu tuer son mari, Christian Honoré, ex-conseiller municipal de Valenton (Val-de-Marne), en 2011. A ses côtés, deux hommes vont eux aussi comparaître libres : deux anciens policiers soupçonnés d’avoir voulu l’aider, dans son rocambolesque projet. Dans leurs échanges, ils communiquaient sous pseudo.

Quand le temps était au bonheur, elle n’avait pas hésité à s’exposer, face caméra, pour un reportage d'Enquête Exclusive consacré au "remariage". Tout comme elle avait pris l'habitude d'alimenter un blog, intitulé "My crazy family" où elle racontait les sorties familiales, photos à l'appui. Mais maintenant que cette époque est révolue, c’est le visage dissimulé, désormais, qu’elle accepte de parler. Maintenant que le bonheur conjugal s’est transformé en enfer. Maintenant qu’elle est prise dans le tourbillon de la justice, elle qui est accusée, ni plus ni moins… d’avoir voulu assassiner son mari.

Cette femme, elle s’appelle Laurence Vulsin, ex-épouse Honoré. A 48 ans, c’est libre qu’elle va comparaître, à compter de mardi, devant les assises de Créteil. Pour avoir voulu tuer son mari, ancien conseiller municipal de Valenton (Val-de-Marne), avec l’aide de deux complices présumés : un ancien policier reconverti en garde du corps et un ex-policier de la DST (ancien service de renseignement, ndlr). Si la principale accusée a déjà purgé dix-huit mois de détention derrière les barreaux, elle risque aujourd'hui la réclusion criminelle à perpétuité. 

6000 euros en liquide

Les faits remontent à l’année 2011. Selon les dires de l’accusée, rien ne va plus dans son couple, notamment car son époux, esseulé par plusieurs échecs professionnels, est devenu dépressif. Les disputes fusent. Las, ils entament une procédure de divorce à l'amiable. Mais, gavée de médicaments, Laurence Vulsin commence à mûrir un fou projet : faire assassiner son mari, Christian Honoré, assistant parlementaire au Sénat. Mais pour y parvenir, l'épouse de l'élu divers-droite à besoin d'aide. Elle en aurait alors parlé à l'un de ses amis, Michel Gallière, garde du corps à l'époque de Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale. Toujours selon elle, il l'aurait mise en contact avec un ancien légionnaire, ex-agent de la DST ,surnommé "Père Noël" par ses contacts. Son vrai nom ? Jean-Noël Naturel. Laurence lui demande de tuer son mari. Elle lui aurait alors versé 6000 euros, en liquide, lors d'une rencontre dans un café parisien.

>> Laurence raconte son rocambolesque projet aux caméras de 7 à 8 : 

Les jours passent et… Le crime n’a pas lieu. A bout de nerfs, l’épouse, mère de quatre enfants, dont deux avec son époux actuel, aurait alors décidé de passer elle-même à l’acte. Dans la nuit du 14 juin 2011, c’est toute de noire vêtue, casque sur la tête, gants de latex sur les mains et pieds nus, qu’elle attend le retour de son mari. Un équipement de tueur à gages qui lui vaudra le surnom de "Catwoman". Mais le scénario qu’elle a imaginé tourne court : comme elle le raconte aux caméras de 7 à 8, alors qu’elle s’apprête à passer à l’acte, revolver 22 Long Rifle à la main, elle se prend les pieds dans les vélos des enfants, entreposés dans l’entrée. Elle panique et prend la fuite.

Incapable "de tuer le père de ses enfants"

Mais Christian Honoré, alerté par ce bruit, prévient aussitôt la police. Arrivée rapidement sur les lieux, la brigade anticriminalité ne tarde pas à retrouver Laurence Vulsin, cachée dans le jardin de la maison, une très chic villa située en bordure du bois de Vincennes. Elle est aussitôt placée en garde à vue et mise en examen pour "tentative d’assassinat et association de malfaiteurs". L’affaire remonte jusqu’à Place Beauvau, quand les enquêteurs découvrent, dans le téléphone de la suspecte, les messages échangés avec le garde du corps de Bernard Accoyer, que Laurence a rebaptisé, dans son répertoire, "J-F Copé". Celui-ci, dans la foulée, est écroué à la prison de Fresnes. Jean-Noël Naturel suivra. Les deux hommes sont mis en examen pour "association de malfaiteurs" et "complicité de tentative d'assassinat".

Entendue à plusieurs reprises par les enquêteurs, Laurence Vulsin, à la personnalité fragile, l’assure : au moment des faits, elle n’avait pas toute sa tête, elle qui se gavait de médicaments pour traverser ce contexte de séparation difficile. Et elle le martèle : si elle n’a pas tiré, comme prévu, sur son mari, c’est parce que finalement, elle ne se serait pas sentie capable "de tuer le père de ses enfants". Nul doute que la défense de l'accusée devrait sortir la carte du "désistement volontaire" pour faire tomber le chef d'inculpation de "tentative d’assassinat". De leurs côtés, les deux anciens policiers ont toujours réfuté les accusations. L'ancien garde du corps a simplement expliqué avoir éprouvé de "l'empathie" pour Laurence Vulsin, mais aurait rapidement été dépassé par son rocambolesque projet. "Père Noël", pour sa part, fait valoir qu'il voulait simplement arnaquer l'accusée, et qu'il n'est pas un tueur à gages. Le verdict est attendu pour le 11 mai.

>> "J’étais bourrée de remords et de regrets" : Laurence Vulsin se confie sur sa détention :


Flore GALAUD

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