Mort d’une enfant de deux ans en Haute-Savoie : la nourrice et la mère mises en examen

par Claire CAMBIER
Publié le 10 juin 2017 à 18h12
Mort d’une enfant de deux ans en Haute-Savoie : la nourrice et la mère mises en examen

FAITS DIVERS - Après le décès d’une fillette de deux ans en février dernier, la nourrice et la mère ont été mises en examen. La première avait tenté de ranimer l’enfant qui venait de faire un malaise. Le massage cardiaque, mal exécuté, a provoqué sa mort.

Le drame s’est déroulé le 14 février dernier. Une petite fille de 22 mois a alors fait un malaise, alors qu’elle était chez sa nourrice. Celle-ci, qualifiée de "sérieuse" et "attentive", a eu le "bon réflexe" : appeler les pompiers et le Samu, a expliqué ce samedi à l'AFP le procureur de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Un médecin l’a guidée par téléphone pour tenter de ranimer l’enfant. "Elle l'a insufflé, a fait un massage cardiaque mais manifestement au niveau de l'abdomen au lieu du thorax", a détaillé Philippe Toccanier, qui parle d'un dossier "humainement douloureux". Un geste fatal pour la fillette, morte peu après.

L'autopsie et les analyses complémentaires, dont les conclusions ont été rendues mi-mai, ont permis de déterminer que la petite fille était morte d'une fracture du foie et d'une hémorragie abdominale directement liées aux gestes inappropriés de réanimation". 

La mère mise en examen pour "violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans et privation de soins"

Mais l’enquête s’est aussi attachée à comprendre les causes du malaise initial de l’enfant. Elle "présentait une fièvre élevée depuis trois jours et n'avait pas vu de médecin". Les investigations ont mis en lumière des "maltraitances antérieures, des hématomes, des privations de soins et des problèmes d'hygiène", imputables à la mère de la petite fille. Celle-ci, séparée du père depuis l'été 2016, sans connaissance ou famille dans la région, était "très isolée et complètement débordée", selon le procureur.

Elle a été mise en examen pour "violences habituelles sur mineur de moins de 15 ans et privation de soins", l’assistante maternelle pour "homicide involontaire". Il lui est dorénavant interdit d’exercer. Les deux femmes ont été laissées libres sous contrôle judiciaire.

"C'est un enchaînement de petits éléments qui mènent à une issue dramatique", a estimé M. Toccanier. D'autres investigations devront encore être menées pour déterminer l'attitude des intervenants médicaux qui avaient eu connaissance de la situation de l'enfant.


Claire CAMBIER

Tout
TF1 Info