Dijon : le très lourd passé psychiatrique du faucheur de piétons

Publié le 22 décembre 2014 à 15h17
Dijon : le très lourd passé psychiatrique du faucheur de piétons

DRAME – La procureure de Dijon a indiqué lundi que l'attaque survenue dimanche à Dijon (Côte-d'Or) n'est "absolument pas un acte terroriste". Selon Marie-Christine Tarrare, le conducteur du véhicule qui a fauché 13 passants dimanche a fait 157 passages en hôpital psychiatrique.

Au lendemain de l'attaque survenue à Dijon (Côte-d'Or), la procureure de la République, Marie-Christine Tarrare, a affirmé lundi que l'attaque de dimanche soir n'était pas "un acte terroriste". Selon elle, l'auteur des faits, âgé de 40 ans, souffre d'une "pathologie psychiatrique ancienne et lourde" qui a nécessité "157 passages en unité psychiatrique entre février 2001 et novembre 2014.

Marie-Christine Tarrare a ajouté que le suspect était un ancien toxicomane, qu'il prenait "un certain nombre de médicaments", et présentait "une psychose ancienne", faite de "délire mystique". "On ne sait pas à ce stade si les médicaments prescrits pour ses pathologies ont pu modifier son comportement" a précisé la procureure à metronews.

"Il a voulu s'en prendre à l'Etat français"

Interpellé dimanche soir vers 20h30 soit environ une demi-heure après les faits, le quadragénaire a reconnu pendant sa garde à vue "avoir agi volontairement et seul". Domicilié chez ses parents, l'homme âgé de 40 ans qui travaille a indiqué aux enquêteurs avoir "été pris par une bouffée d'empathie pour les enfants tchétchènes" après avoir regardé émission sur les fêtes de Noël en France. "Il dit qu'il aime cette ethnie, et il trouve injuste la manière dont elle est traitée, a ajouté la procureur. Pour rééquilibrer la balance, il a voulu s'en prendre à l'Etat français. Il déclare être passé devant un commissariat mais n'avoir 'rien vu', du coup, il a foncé sur des passants".

"Pour me donner du courage j'ai crié 'Allah Akbar' pour annihiler tout esprit critique" a déclaré cet homme né en 1974 d'un père est de nationalité algérienne et la mère marocaine. "Il ne conteste pas avoir délibérément foncé sur des piétons" et "n'a pas exprimé de regrets", même s'il s'est dit choqué de son propre geste, a encore dit la procureur.

Analyses en cours

Le suspect a fait l'objet de prélèvements sanguins. Des analyses sont en cours pour savoir quel médicament il avait pris au moment des faits et pour déterminer s'il était sous l'emprise d'autres substances. "Il devrait être déféré mardi matin au parquet et mardi après-midi à l'instruction, a indiqué la procureur à metronews. Nous allons requérir sa mise en examen du chef de tentatives d'assassinat ainsi qu'un mandat de dépôt".

Sur les 13 passants volontairement renversés dimanche, six se trouvaient toujours hospitalisées lundi. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu à leur chevet lundi matin "pour leur témoigner, ainsi qu’à leurs familles, la compassion et la solidarité de la nation".


La rédaction de TF1info

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