EN DIRECT - Jeune homme tué à Nantes : calme toujours précaire, 18 voitures incendiées cette nuit

INVESTIGATIONS - Le policier à l'origine de la mort d'un jeune homme de 22 ans mardi soir à Nantes a finalement reconnu vendredi avoir tiré accidentellement, et non en légitime défense. Il a été mis en examen pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Après une quatrième nuit de tensions dans le quartier du Breil, l'avocat de la famille de la victime a annoncé ce samedi que ses clients allaient se constituer partie civile.
13 INTERPELLATIONS
Selon nos informations, 13 personnes ont été interpellées cette nuit et 9 placées en garde à vue après de nouveaux incidents. La nuit a cependant été beaucoup plus calme que les précédentes. On dénombre un véhicule incendié et un feu de poubelle
CALME RELATIF
Un calme relatif a régné dans les quartiers de Nantes dans la nuit de samedi à dimanche. On comptabilise une nouvelle fois des véhicules incendiés : 18 voitures et un engin de chantier. Aucun blessé n'est signalé.
AVOCAT DE LA VICTIME
Loïc Bourgeois, l'avocat de la famille d'Aboubakar Fofana : "on sera très attentifs à ce que la vérité objective ressorte dans ce dossier".
Son intervention complète :
AVOCAT DE LA VICTIME
Loïc Bourgeois, indique également que les membres de la famille d'Aboubakar Fofana "ne veulent pas être instrumentalisés", et "éprouvent à la fois un sentiment de soulagement, car la vérité éclate, et un sentiment de colère, car leur parole n'a pas été entendue au début de la procédure, et qu'une thèse a été privilégiée par rapport à une autre".
AVOCAT DE LA VICTIME
Loïc Bourgeois, l'avocat de la famille d'Aboubakar Fofana, le jeune homme tué par un policier, s'exprime sur LCI : "L'état d'esprit de la famille n'a jamais évolué. Ils ont toujours appelé au calme"
PROCÉDURE
La famille d'Aboubakar Fofana, le jeune homme tué par un CRS lors d'un contrôle de police mardi soir à Nantes, va se constituer partie civile, a indiqué l'avocat à l'AFP. Elle aura ainsi accès à la totalité du dossier.
RÉCIT
Voici les derniers éléments sur l'affaire avec notre reporter sur place, Sehla Bougriou (Vidéo).
LE BILAN DE LA NUIT
Sept véhicules ont été incendiés à Orvault, Rezé et dans les quartiers nantais du Breil et de Bellevue, vers 1h du matin samedi. Les forces de l'ordre ont essuyé des jets de cocktails Molotov au Breil et à Bellevue et ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes. Un début d'incendie a touché un bâtiment du bailleur social Nantes Habitat dans le quartier du Breil. La situation est revenue progressivement au calme et vers 4h, heure à laquelle aucune interpellation n'avait eu lieu, selon la police.
Le POINT A 0H40
La situation était encore tendue, avec un fort déploiement policier, notamment au Breil, pour faire face aux groupes qui se forment ici ou là.
RÉCIT
Que s'est-il réellement passé mardi soir à Nantes ? C'est la question à laquelle tentent de répondre les enquêteurs depuis mardi soir et la mort d'Aboubakar Fofana.
Jeune homme tué à Nantes : récit d'un drame en "trois phases"
MISE EN EXAMEN
Le policier qui a tué Aboubakar Fofana a été mis en examen ce vendredi soir par le juge d'instruction pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Le juge a suivi les réquisitions du procureur.
CALME
Pour l'instant, la situation est très calme dans les quartiers touchés par les violences ces derniers jours.
JUSTICE
Trois hommes âgés de 20 à 31 ans ont été condamnés vendredi à quatre mois de prison avec sursis pour des violences commises mercredi soir contre les forces de l'ordre, au lendemain de la mort d'Aboubakar Fofana
Soupçonnés d'avoir jeté des cailloux et des projectiles divers sur les forces de l'ordre qui sécurisaient l'intervention des pompiers, ils avaient été interpellés mercredi vers 21h dans le quartier du Breil.
VIDÉO
Voici un extrait de la conférence de presse du procureur sur le déroulé des faits.
LES FAITS
Revenant sur le déroulé des faits, le procureur évoque trois phases :
1- Les policiers contrôlent le véhicule d'Aboubakar Fofana pendant 10 à 15 minutes. "Ce contrôle était justifié car les policiers constatent qu’il ne porte pas sa ceinture de sécurité", assure le procureur. A. Fofana leur donne alors une fausse identité.
2 - Ayant appris par le commissariat central de Nantes qu'il vient de donner une fausse identité, les policiers demandent à A. Fofana de se garer et de les suivre au commissariat. "Il va alors enclencher soudainement une marche arrière dans une démarche de fuite, assure le procureur. Dans sa course, le conducteur va frôler un fonctionnaire de police". Le conducteur va alors heurter un véhicule stationné, immobilisant sa propre voiture.
3- Malgré le choc, A. Fofana décide de redémarrer son véhicule. "A ce moment-là, un fonctionnaire de police, qui se trouve à hauteur du passager, fait usage de son arme, atteignant le conducteur au niveau de la gorge", déclare le procureur. Le véhicule continue sa route sur quelques mètres, défonce une murette et finir=g sa course dans le jardin d’une habitation.
ENQUÊTE
Le procureur Pierre Menès indique dans un premier temps qu'une enquête préliminaire pour "coups et blessures volontaires ayant entraîner la mort sans intention de la donner" a été ouverte. Il ajoute que le parquet requiert la mise en examen du policier mis en cause.
DECLARATIONS
Le procureur de la République de Nantes Pierre Sénnès donne actuellement une conférence de presse
FIN DE GARDE A VUE
Le CRS est en cours de défèrement ce vendredi après-midi.
REACTION
L'avocat du policier a réagi au micro de LCI. "Mon client est dévasté", commente-t-il. A lire ici :
Nantes : "Le premier réflexe d'une personne qui se sent autant coupable, c'est le déni", estime l'avocat du policier
TÉMOIGNAGE
"Paniqué, (le policier) s'est mis en arrière, il a dit 'je crois que j'ai fait une boulette, je l'ai tué'" : un témoin et ami de la victime racontait la scène le soir du drame
"Son premier réflexe a été de mentir"
Retrouvez l'interview de Me Laurent-Franck Liénard, en images :
"Mon client est dévasté"
L'avocat du policier interrogé par LCI a confirmé la version accidentelle avancée par son client et décrit un homme "dévasté par son acte". "Le tir accidentel a conduit à la mort d'un jeune homme (...) le premier réflexe de la personne qui se sent autant coupable, c'est le déni", a déclaré Me Laurent-Franck Liénard.
"Son premier réflexe a été de mentir (...) mais il a révélé (depuis) la vérité de manière beaucoup plus apaisée". Un geste qu'il "regrette" et "regrettera toute sa vie", a conclu l'avocat.
INFO LCI/TF1
En garde à vue, le policier a reconnu avoir menti lors de sa première déclaration. Selon nos informations, le fonctionnaire a expliqué avoir tiré sur le jeune homme de 22 ans par accident. Toutes les dernières informations à lire ici :
INFO TF1 / LCI - Jeune homme tué à Nantes : le policier reconnaît avoir menti
DÉGRADATIONS
La voiture personnelle de la maire de Nantes, Johanna Rolland, a été incendiée au cours des incidents jeudi soir, selon Ouest-France
DEUX VERSIONS S'AFFRONTENT
1. Celle du policier
Les cinq collègues du policier auteur du coup de feu, entendus le soir des faits, ont affirmé que le conducteur a fait une marche arrière à "très vive allure", au point de risquer de renverser deux des quatre enfants qui jouaient sur la chaussée derrière la voiture. Toujours selon eux, l’un des policiers a juste eu le temps de pousser l'un des enfants, de prendre l'autre dans ses bras et de se mettre à l’abri devant le fourgon de CRS.
2. Celle des habitants
Ces déclarations des policiers n'ont pas été confirmées par le procureur et sont contredites par des habitants du quartier interrogés qui disent avoir assisté à la scène. Selon une femme qui a filmé la scène, il n'y avait "pas de CRS derrière la voiture, il n'a écrasé personne". Sur les vidéos des habitants, qu'a pu consulter RMC, il n'y a ni policier derrière le véhicule, ni enfants à proximité.
INTERPELLATIONS
Cette nuit, la police a interpellé trois personnes, dont un mineur de 14 ans en possession d'un bidon d'essence et de mèches. Il a depuis été placé en garde à vue.
POINT A 4h30
- Trois personnes ont été interpellées
- Un lycée et une station service ont, en partie, étaient incendiés
- "Une bonne cinquantaine de véhicules ont été incendiés", selon les force de l'ordre
- Le policier a l'origine du tir mortel est toujours en garde à vue à l'IGPN (la police des polices)
DE NOUVELLES VIOLENCES
De nouvelles violences étaient en cours dans la nuit de jeudi à vendredi à Nantes pour la troisième nuit consécutive. Plusieurs voitures étaient en feu autour de minuit dans le quartier de Bellevue.
"Pas loin de 10 véhicules" étaient touchés par un incendie vers 00h30, selon une source policière, qui a fait état de "groupes mobiles de 20 à 30 personnes cagoulées" dans le quartier.
Un mineur de 14 ans a été interpellé en possession d'un bidon d'essence et de mèches dans le quartier du Clos-Toreau, a indiqué la source policière à l'AFP, précisant qu'il avait été placé en garde à vue.
LE POINT A 23H55
La situation est toujours très calme en ce moment dans les différents quartiers où ont eu lieu les violences des deux dernières nuits, notamment celui du Breil. La présence policière est faible et discrète.
Sur le plan de l'enquête, la garde à vue du policier auteur du tir mortel se poursuit.
"Je ne veux pas d'une société avec des guerres de rue", scande Jean-Luc Mélenchon.
"JUSTICE POUR ABOU"
Un millier de personnes ont participé à la marche blanche en début de soirée dans le quartier du Breil à Nantes.
FAUSSE ALERTE
Léger mouvement de panique dans le quartier de Breil après qu'un habitant a fait pétarader le moteur de sa voiture en voulant sortir de son parking.
La marche blanche a réuni 300 personnes, selon notre correspondant sur place Henri Dreyfus
Le CRS qui a tué Aboubakar Fofana mardi soir lors d'un contrôle à Nantes a été mis en examen vendredi soir par un juge
d'instruction, peu après avoir reconnu avoir tiré "par accident" sur la victime. Le brigadier-chef a été libéré sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du procureur de Nantes Pierre Sennès. Il a été mis en examen pour
"coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", a précisé son avocat Laurent-Franck Lienard à l'AFP.
Lire aussi
Placé en garde à vue jeudi midi, le policier a reconnu avoir menti lors de sa première audition libre mercredi, avait annoncé un peu plus tôt son avocat. Il affirme désormais avoir tiré "par accident" sur le jeune homme de 22 ans, originaire de Garges-lès-Gonnesse (Val-d'Oise). Il avait auparavant indiqué "avoir tiré en raison de la dangerosité du conducteur et pour protéger les
personnes qui pouvaient se trouver à proximité sur la trajectoire du véhicule", selon M. Sennès.
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