Il avait transmis le VIH à sa compagne : absent à son procès, il est condamné à 12 ans ferme

par Antoine RONDEL
Publié le 9 décembre 2016 à 6h24
Il avait transmis le VIH à sa compagne : absent à son procès, il est condamné à 12 ans ferme
Source : AFP

CONTAMINATION - Un homme a été condamné par contumace à douze ans de prison ferme pour avoir transmis le virus du VIH à sa compagne, âgée de seize ans à l'époque des faits. Absent des débats, il est l'objet d'un mandat de dépôt.

La cour d'assises du Gart a condamné un homme de 39 ans à douze ans de réclusion criminelle, jeudi 8 décembre, pour avoir transmis le virus du VIH à sa compagne, il y a maintenant onze ans. Cette dernière, à qui il avait caché sa séropositivité, était âgée de seize ans. Toutefois, l'accusé, poursuivi pour "administration de substance nuisible suivie de mutilation ou infirmité permanente par une personne étant ou ayant été concubin et avec préméditation", n'a pas eu l'occasion d'entendre le verdict. Il est introuvable depuis 2013 et un mandat de dépôt a été déposé à son encontre.

Une séropositivité révélée sur le tard

La victime était, elle, bien présente. Et a pu dérouler à la barre la façon dont elle s'est sentie flouer par son amant. "Je n’avais pas les cartes en main, personne ne veut être malade volontairement, même par amour", s'est-elle rappelée à la barre, les larmes aux yeux. 

Ce n'est qu'après quelques mois de relation, en 2005, que la jeune femme, alors âgée de 16 ans, avait appris la séropositivité de son compagnon, de la bouche du frère de ce dernier. Inquiète, elle procède à des analyses en mars 2006, qui révèleront qu'elle a été contaminée par le VIH. Malgré tout, elle continuera à avoir des relations sexuelles sans protection avec son compagnon jusqu'à leur séparation, alors qu'elle est enceinte de trois mois.

Pour lui, c'était comme une grippe
La victime

Ce sur quoi s'était appuyé l'accusé lequel avait, pendant l'instruction, appuyé que son ex-compagne procédait à ses rapports sexuels risqués en pleine connaissance de cause. Répose de la jeune femme : son compagnon minimisait la gravité de son état. "Pour lui, c'était comme une grippe, ce n'était pas grave". Finalement, la victime portera plainte en 2010, puis 2012 : "Je ne voulais pas que quelqu'un d'autre vive ça".

La défense, qui avait plaidé l'acquittement, a argué que l'accusé avait "aime à la folie" la victime, et qu'"il n'a jamais dit qu'il voulait volontairement lui inoculer le sida, l'intention morale n'y est pas." L'avocate de la victime, elle, a appuyé sur le "véritable enfer" qu'est devenue la vie de sa cliente. "A 15 ans, on rêve d'amour [...], elle a trouvé celui qui a en partie détruit sa vie."

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Antoine RONDEL

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